Syrie: les réformes annoncées seront examinées lors de débats publics (Bachar Al-Assad)

Le président syrien, Bachar Al-Assad, a déclaré que les réformes annoncées, jeudi dernier, seront examinées lors de débats publics et soumises aux institutions concernées, avant qu’ils ne soient définitivement publiées.

Le chef de l’Etat syrien, qui s’adressait publiquement, mercredi, aux Syriens pour la première fois depuis le début de la contestation dans le pays, n’a toutefois pas évoqué la question de la levée de l’état d’urgence, qui figure pourtant en tête des revendications de l’opposition syrienne.

La demande de la levée de l’état d’urgence, la liberté, la démocratie et la lutte contre la corruption sont les principales revendications des manifestants.

"Nous sommes totalement favorables à des réformes. C’est le devoir de l’Etat. Mais nous ne sommes pas favorables à des dissensions", a-t-il dit, notant que "l’annonce d’un quelconque calendrier est un objet technique, et la pression sera au détriment de la valeur qualitative" de ces réformes.

Mais avant, sa principale conseillère, Boutaina Chaabane, avait notamment annoncé lors d’un point de presse, jeudi dernier à Damas, que la direction nationale du parti Baas a décidé d’examiner la cessation de l’état d’urgence et d’adopter de nouvelles législations relatives à la sécurisation de l’Etat et des citoyens, aux partis politiques et aux médias.

En réaction, les contestataires ont perçu ce discours comme "une douche froide". "Les manifestations vont continuer. Nous avons demandé des changements, notre liberté, la démocratie. Rien n’a changé et maintenant nous n’avons d’autre choix que de descendre dans la rue", a déclaré à la presse Haitham Maleh, un avocat militant de la cause des droits civiques, emprisonné en octobre 2009 et libéré la semaine dernière.

"Ce discours est terriblement décevant", a affirmé pour sa part Nadim Houry, un chercheur à l’ONG Human Rights Watch, ajoutant qu’ "Al-Assad s’est contenté de répéter les mêmes vagues promesses qu’il ressasse depuis des années. Ce qu’il faut, ce sont des mesures concrètes comme l’abolition de l’état d’urgence, le démantèlement des tribunaux d’exception et la liberté d’expression".

Le mouvement de contestation déclenché le 15 mars à l’appel de pages Facebook dont l’une intitulée "Révolution syrienne 2011", a appelé à des sit-in vendredi à la mémoire des "martyrs" et pour appuyer les revendications en faveur de la démocratie.

Des dizaines de personnes ont été tuées et des dizaines d’autres arrêtées dans le pays depuis le 15 mars selon des militants des droits de l’Homme, rappelle-t-on.

Après des violences ce week-end, le principal port du pays, Lattaquié, était de nouveau mercredi le théâtre de troubles, peu après le discours .

Des coups de feu ont été entendus mercredi dans un quartier du Sud de Lattaquié, principal port de la Syrie, ont affirmé à la presse des témoins.

Les forces de l’ordre ont ouvert le feu pour disperser des manifestants mécontents après le discours du chef de l’Etat, ajoutent les mêmes sources.

La télévision syrienne a fait état, elle, de tirs "d’hommes armés", sans donner plus de détails.

Auparavant, 300 contestataires avaient observé un sit-in lors duquel les manifestants brandissait notamment une banderole sur laquelle on peut lire: "non à la dissension, oui à la paix et à la liberté". L’armée, qui se trouvait à proximité, n’était pas intervenue.

MAP

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