"Au niveau du Conseil de sécurité, nous pensons qu’il est temps de prendre de nouvelles mesures et d’augmenter la pression sur les responsables des violences contre les civils en Syrie et, par conséquent, nous allons travailler sur une résolution qui comportera des mesures pour exercer cette pression", a déclaré l’ambassadeur adjoint de la Grande-Bretagne à l’ONU, Philip Parham, à l’issue d’une une réunion du Conseil de sécurité sur la Syrie."Cette résolution sera discutée par les membres du Conseil de sécurité dans les prochains jours", a-t-il précisé, sans pour autant dévoiler la nature de ces sanctions.
Des sources diplomatiques ont toutefois estimé que ces sanctions pourraient bien aller dans le sens d’un embargo sur les armes, de l’interdiction de voyager et du gel des avoirs des individus et des entités soupçonnés d’avoir commis des violences à l’égard de s civils.
De son Côté, l’ambassadeur adjoint de la France auprès de l’ONU, Martin Briens, a estimé que les autorités syriennes se sont montrées "sourdes" aux appels de plus en plus pressants de la communauté internationale. "Leur attitude et la dégradation de la situation en Syrie justifient que ce Conseil prenne acte de cette obstination et assume pleinement ses responsabilités en adoptant sans délai une résolution de sanctions", a poursuivi le diplomate français.
Abondant dans ce sens, les représentants de l’Allemagne, du Portugal et des Etats-Unis ont affiché leur soutien à la mise en oeuvre de sanctions contre la Syrie et condamné la poursuite des violences.
L’ambassadrice adjointe des Etats-Unis, Rosemary DiCarlo, a également fait part du soutien de Washington à l’adoption "de mesures collectives" contre la Syrie, quelques heures après la décision de l’exécutif US d’interdire l’importation de pétrole et des produits pétroliers en provenance de Syrie et de geler l’ensemble des avoirs syriens sur le territoire américain.
Lors de cette réunion du Conseil, la Haut-Commissaire des Nations Unies pour les droits de l’Homme, Navi Pillay, qui a fait le déplacement depuis Genève, a recommandé l’ouverture d’une enquête sur les violations des droits de l’Homme en Syrie par la Cour Pénale internationale(CPI).
Le rapport, publié jeudi, évoque un ensemble de violations des droits de l’homme en Syrie constituant une attaque généralisée ou systématique contre la population civile et fait état de la mort de 1.900 civils entre mi-mars, date du début de la contestation en Syrie, et mi-juillet.
Il s’agit de la troisième tentative de l’Allemagne, la Grande-Bretagne, la France et du Portugal, soutenus par les Etats-Unis, de faire passer une résolution comportant des sanctions à l’égard de la Syrie, la première n’ayant pas abouti en juin dernier en raison de l’opposition de la Chine et la Russie, deux membres permanents du Conseil de sécurité, au vote sur le texte. La deuxième tentative s’est quant à elle soldée par l’adoption, début août, d’une déclaration -moins contraignante qu’une résolution- condamnant "les nombreuses violations des droits de l’homme et l’utilisation de la force contre les civils par les autorités syriennes", rappelle-t-on.