Sommet de l’Igad à Djibouti, consacré à l’Ethiopie, au différend Kenya-Somalie

Les dirigeants des pays de l’Igad, groupement de sept pays de l’Est africain, sont réunis dimanche à Djibouti pour un sommet extraordinaire consacré notamment à la situation en Ethiopie et aux récentes tensions entre Kenya et Somalie.

L’Autorité intergouvernementale pour le Développement (Igad) regroupe Djibouti – où elle a son siège – l’Ethiopie, le Kenya, l’Ouganda, la Somalie et le Soudan, ainsi que l’Erythrée mais celle-ci a suspendu sa participation depuis 2007.

Le Sommet vise à « discuter des processus de paix et de sécurité en cours au Soudan, Soudan du Sud, Ethiopie et Somalie », a déclaré dans un discours prononcé avant la session à huis clos, le Premier ministre soudanais Abdalla Hamdok, président en exercice de l’Igad, cité par la présidence kényane dans un communiqué.

Outre M. Hamdok, participent au Sommet les présidents djiboutien Ismail Omar Guelleh, kényan Uhuru Kenyatta, somalien Mohamed Abdullahi et le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed.

Le Soudan du Sud est représenté par sa vice-présidente Rebbeca Garang et l’Ouganda par son ambassadrice Rebecca Otengo.

Le président de la Commission de l’UA, Moussa Faki Mahamat, qui participe également au Sommet, a appelé les membres de l’Igad à aider l’Ethiopie à faire face à la crise humanitaire déclenché par le récent conflit dans la région dissidente du Tigré, selon le communiqué de la présidence kényane.

Prix Nobel de la paix 2019, M. Abiy a envoyé le 4 novembre l’armée fédérale au Tigré pour remplacer les autorités régionales par des « institutions légitimes ». Les dirigeants tigréens, issus du Front de libération du Peuple du Tigré (TPLF), parti qui a durant près de 30 ans détenu le pouvoir réel à Addis Abeba, défiaient le gouvernement fédéral depuis plusieurs mois.

M. Abiy a proclamé la fin des combats le 28 novembre avec la prise de la capitale régionale Mekele, mais la région reste largement coupée du monde et l’ONU presse le Premier ministre de laisser les organisations humanitaires y accéder.

Moussa Faki Mahamat a également appelé le Kenya et la Somalie au dialogue pour apaiser les tensions entre eux, selon le communiqué kényan.

Après des mois de tensions croissantes entre les deux voisins, la Somalie a rompu le 15 décembre ses relations diplomatiques avec le Kenya, l’accusant de « violations de sa souveraineté ».

Le Kenya est un des principaux contributeurs de troupes de l’Amisom, la Mission de l’UA en Somalie, qui lutte contre les islamistes radicaux shebab, affiliés à Al-Qaïda, et soutient le fragile gouvernement somalien lequel ne contrôle qu’une partie du territoire somalien.

L’un des principaux contentieux entre les deux pays se situe au Jubaland, un Etat du sud de la Somalie, frontalier du Kenya qui le considère comme une zone-tampon entre son territoire et les shebab, et soutient le président régional, Ahmed Madobe.

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