Ces élections devaient se tenir en 2024, mais Aleksander Vucic, dont le parti SNS (parti serbe du progrès, conservateur et pro-européen) domine la scène politique nationale, souhaite voir certains partis de l’opposition ayant boycotté le scrutin en 2020 prendre part aux élections anticipées du 3 avril pour une carte politique plus représentative, l’opposition reprochant à l’exécutif l’absence de voix discordantes au parlement.
Aux législatives de juin 2020, le SNS a remporté 188 sièges des 255 que compte le parlement, soit 66,65% des suffrages, devenant ainsi la première force politique de Serbie. Le parti socialiste serbe arrivait en seconde position avec 10,38% des voix alors que d’autres formations politiques ont préféré boycotter le scrutin, estimant que ‘’les conditions d’organisation du scrutin n’étaient pas démocratiques’’, selon des journaux locaux. C’est dans le but que les partis politiques prennent part aux scrutins que le président Vucic, 52 ans, a décidé l’organisation d’élections générales anticipées pour doter le pays d’un parlement ‘’plus transparent’’, estime l’équipe de campagne du président serbe, citée par l’agence de presse Tanjug.
Le parti du président Vucic avait remporté haut la main les législatives de 2020 et en est sorti grand vainqueur en dépit de la crise du coronavirus. Il s’agissait des premières élections nationales en Europe depuis la pandémie de Covid-19.
Les partis d’opposition qui boycottaient les législatives de 2020 expliquent que des élections libres sont impossibles du fait de ‘’la distorsion’’ du paysage médiatique et démocratique.
Selon le maire de la ville de Novi Sad (78 KM au Nord de Belgrade), les électeurs sont appelés dimanche à faire le bon choix, louant le bilan du président sortant Vucic et de son parti. L’opposition ne pourra plus prétendre n’avoir pas pris part aux différentes élections, a-t-il dit dans une déclaration à la presse, ajoutant que l’opposition a focalisé sa campagne sur les attaques contre le président serbe au lieu de présenter un programme des réformes à mettre en œuvre en cas de victoire aux scrutins.
La crise russo-ukrainienne s’est invitée dans la campagne électorale. La Serbie, qui espère devenir membre de l’UE suite à une candidature déposée à Bruxelles en 2012, ne s’est pas associée aux sanctions occidentales contre la Russie, Belgrade dépendant pour ses besoins énergétiques des hydrocarbures russes, note le journal Danas selon lequel l’opposition s’en prend, à ce sujet, au président Vucic pour son rapprochement de Moscou et son refus de fermer l’espace aérien serbe aux avions russes.
Selon les résultats d’un dernier sondage publiés par Danas, le président sortant Vucic obtiendrait 55% des suffrages contre 28% pour le candidat de l’opposition Zdrakov Ponos alors que tous les autres candidats recueilleraient entre 2, 5 et 5% des voix.
S’agissant des législatives, les résultats des enquêtes d’opinion prédisent que le SNS (au pouvoir) obtiendrait 50% des suffrages, précise la publication qui observe que la principale inconnue reste le taux de participation des électeurs exprimant des craintes liées au Coronavirus.
Selon la loi électorale, la commission chargée de l’organisation des élections est tenue d’annoncer les résultats officiels des trois scrutins au plus tard le 7 avril.