"Il n’y a aucune ambiguïté, nos soldats, les soldats de la France, n’ont pas vocation à s’ingérer dans les affaires intérieures de la Côte d’Ivoire. Ils agissent en vertu d’un mandat des Nations unies", a-t-il souligné lors d’un déplacement à Saint-Dizier (nord-est de la France).
Nicolas Sarkozy, qui présentait ses voeux du Nouvel an aux forces armées françaises, a de nouveau appelé les parties à "respecter le choix du peuple ivoirien, qui s’est clairement exprimé", soulignant que "nul n’a le droit de bafouer sa décision et de compromettre ainsi le retour à la paix et à la sécurité auxquelles tous les habitants de la Côte d’Ivoire ont droit". "Le président de la Côte d’Ivoire s’appelle M. Alassane Ouattara. Il a été choisi par les Ivoiriens", a insisté le chef d’Etat français.
Pour Sarkozy, les enjeux de la crise ivoirienne "dépassent largement le seul cas de la Côte d’Ivoire". "Ces enjeux concernent en vérité toute l’Afrique", a-t-il dit, rappelant que "la première exigence d’une vie démocratique c’est le respect du suffrage universel". Il a relevé à cet égard que la Côte d’Ivoire "a longtemps été un exemple", mais si ce pays, prévient-il, "se mettait hors du champ de la démocratie, alors c’est pour toute l’Afrique que nous aurions à craindre".
Pour ce qui est de la situation des quelque 14.000 ressortissants français établis dans ce pays, Sarkozy s’est dit "très attentif" à leur sécurité en suivant "personnellement et en temps réel la situation sur place". Les 900 soldats français déployés en Côte d’Ivoire sont chargés d’assurer leur sécurité et de soutenir les Casques bleus des Nations unies. Plus de 2.000 Français ont déjà quitté le pays, suite à une recommandation du ministère français des Affaires étrangères.
Dans l’attente d’"une normalisation de la situation" en Côte d’Ivoire, le Quai d’Orsay a conseillé aux ressortissants français de quitter "provisoirement" le pays.
La Côte d’Ivoire s’est retrouvée au lendemain du second tour de l’élection présidentielle du 28 novembre avec deux présidents: l’ex-Premier ministre Alassane Ouattara, déclaré vainqueur par l’ONU, et le président sortant Laurent Gbagbo qui continue à s’accrocher au pouvoir malgré la pression de la communauté internationale.