Sanofi supprime 1.700 emplois en Europe, dont un millier en France

« Inacceptable et honteux », « impensable » selon les syndicats: Sanofi a annoncé vendredi vouloir supprimer jusqu’à 1.700 emplois en Europe, dont un millier en France, alors même que le groupe pharmaceutique a vu ses ventes dopées au premier trimestre par la crise sanitaire.

Marcy-l’Étoile, le 16 juin: lors d’une visite d’Emmanuel Macron dans son usine du Rhône, Sanofi annonce en grande pompe 610 millions d’euros pour se concentrer sur ses vaccins et la création d’une nouvelle usine dans l’Hexagone avec, à la clé, 200 emplois créés.

Ce jour-là, Sanofi n’évoque pas de plan de départ, même si « les autorités françaises savaient qu’on avait une réorganisation à mettre en place », a indiqué vendredi à l’AFP Olivier Bogillot, le président France du groupe pharmaceutique.

La réorganisation, présentée vendredi aux partenaires sociaux européens, comprend un plan de 1.700 départs en Europe, dont un millier des 25.000 collaborateurs en France (sur 100.000 dans le monde).

Les départs en France seront « exclusivement basés sur le volontariat », s’étaleront sur trois ans et concernent des postes « en CDI pour la plupart, notamment des « fonctions support, commerciales et des plateformes liées à la recherche », a détaillé Olivier Bogillot.

Le groupe veut supprimer « 750 à 1.060 postes en France sur trois ans », a précisé à l’AFP une source syndicale. En parallèle, il projette « entre 60 et 120 créations d’emplois », selon cette source.

Ce nouveau plan de suppressions de postes est « énorme. C’est impensable pour nous », a protesté auprès de l’AFP Florence Faure, coordinatrice CFDT, premier syndicat chez Sanofi, promettant de « combattre ces suppressions d’emplois qui n’ont pas lieu d’être ».

« C’est catastrophique, insupportable, inacceptable et honteux », a également fustigé auprès de l’AFP Thierry Bodin, coordinateur CGT chez Sanofi. « Le groupe ne veut conserver que ce qui est le plus rentable ».

Le dernier plan de réduction des effectifs, annoncé en juin 2019 (près de 470 suppressions de postes dans la recherche et développement en France et en Allemagne), « n’est pas terminé que la direction en annonce un nouveau », a-t-il critiqué.

En décembre, quelques mois après l’arrivée du Britannique Paul Hudson, Sanofi avait annoncé vouloir économiser deux milliards d’euros d’ici à 2022, notamment avec un désengagement dans le diabète et le cardiovasculaire pour miser sur l’oncologie.

« On n’est pas du tout dans un plan qui suivrait la crise du Covid, comme on peut le voir dans d’autres secteurs », a souligné Olivier Bogillot.

 

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