Sahara: le Maroc qualifie la résolution 2285 de « revers cinglant » pour Ban Ki-moon
Le Maroc prend note de la résolution adoptée vendredi par le Conseil de Sécurité des Nations Unies, au sujet de la question du Sahara marocain, une résolution qui constitue un »revers cinglant pour toutes les manœuvres du Secrétariat Général de l’ONU », indique le ministère des Affaires étrangères et de la Coopération dans un communiqué.
"Le Royaume du Maroc, qui avait réagi en son temps aux dérapages de la visite du Secrétaire Général, a exprimé, par une lettre officielle, ses réserves sur le dernier rapport dès sa publication, et son rejet total de certaines assertions contenues dans ce document. De même, la résolution du Conseil de Sécurité confirme le mandat de la MINURSO tel qu’il a évolué lors des dernières années, en tenant compte des développements qu’a connus le dossier", rappelle la même source.
"En cela, le Conseil tranche avec toutes les tentatives de changement du mandat de la MINURSO et de son élargissement à des missions non-convenues et à des actions étrangères à sa raison d’être", poursuit le communiqué, relevant que "c’est dans le contexte de ce mandat réitéré, que la résolution appelle à la pleine fonctionnalité de la MINURSO".
A cet égard, le Royaume du Maroc poursuivra, "dans le plein respect des décisions qu’il a prises, le dialogue pour parvenir à un paquet de sortie de crise qui permette l’atténuation des dérapages graves du Secrétaire Général lors de sa visite dans la région, et la garantie du bon fonctionnement de la MINURSO, essentiellement dans ses missions fondamentales de surveillance du cessez-le-feu et de déminage dans la zone tampon à l’Est du dispositif de défense", indique le ministère.
"Le Royaume du Maroc tient à remercier les membres, permanents et non permanents, du Conseil de Sécurité, ainsi que des pays arabes frères, qui ont agi avec discernement et responsabilité et dans un esprit constructif et amical, pour parvenir à l’adoption d’une résolution qui permette la poursuite sereine de l’action de l’ONU dans ce dossier", souligne la même source, ajoutant que le Royaume du Maroc "regrette, en revanche, que le membre du Conseil de Sécurité qui a la responsabilité de la formulation et de la présentation du premier projet de résolution, ait introduit des éléments de pression, de contraintes et d’affaiblissement, et agi contre l’esprit du partenariat qui le lie au Royaume du Maroc".
Le ministère rappelle à cet égard que le roi Mohammed VI avait dénoncé dans son discours lors du Sommet Maroc-CCG à Riyad, le 20 avril 2016, les sources d’inspiration, l’action et les objectifs des milieux hostiles à l’intégrité territoriale du Royaume, et agissant pour la déstabilisation régionale".
"Le Royaume du Maroc, fort de ses droits, de son union nationale et de la solidité de son front interne, poursuivra, de bonne foi et avec détermination, son implication dans le processus politique de règlement de ce différend régional artificiel", affirme le ministère. Et de conclure que "le Royaume du Maroc restera engagé en faveur de la paix et la stabilité régionales et internationales, autant qu’il demeurera vigilent face à tous dérapages ou tentatives de porter atteinte à ses intérêts supérieurs légitimes".
Le Conseil de sécurité des Nations Unies a prorogé, vendredi, d’une année le mandat de la MINURSO, jusqu’au 30 avril 2017, et consacré encore une fois la prééminence de l’initiative marocaine d’autonomie au Sahara, en qualifiant, à ce sujet, de "sérieux et crédibles" les efforts déployés par le Maroc pour aller de l’avant dans le processus vers une résolution du conflit du Sahara.
Dans sa résolution n°2285, adoptée à la majorité des membres du Conseil de sécurité avec trois abstentions et deux votes contre, l’instance exécutive de l’ONU "prend note de la proposition présentée par le Maroc, le 11 avril 2007, au Secrétaire Général, et des efforts sérieux et crédibles du Maroc visant à aller de l’avant dans le processus vers une résolution (du conflit)".
Le Conseil de sécurité "insiste sur l’importance d’un engagement des parties à poursuivre le processus de négociations dans le cadre des pourparlers sous l’égide des Nations Unies".
La résolution a été soutenue par dix des 15 pays membres du Conseil de sécurité. Le Venezuela et l’Uruguay ont voté contre tandis que la Russie, l’Angola et la Nouvelle-Zélande se sont abstenus.
La Chine, le Royaume-Uni, la France et l’Espagne ont soutenu la résolution avec l’Ukraine, le Japon, l’Egypte, la Malaisie et le Sénégal.