Prix du roman France Télévisions 2010 attribué à l’écrivain Jérôme Ferrari pour son livre « Où j’ai laissé mon âme »

C’est un roman philosophique qui s’appuie sur notre histoire récente, sur l’institutionnalisation de la torture et des exécutions sommaires pendant la guerre d’Algérie qui a fait couler beaucoup d’encre, notamment à l’occasion des aveux tardifs des principaux officiers qui s’étaient tristement illustrés pendant la bataille d’Alger. Et il prend comme héros principal un orgueilleux militaire chrétien soudain «mis à nu», pris de remords mais incapable de surmonter sa honte.

Où j’ai laissé mon âme , beau titre large d’interprétations par son imprécision géographique, l’ambivalence de ses termes et sa formulation à la première personne, résume bien la spécificité et la portée de ce roman. Le «où» fait en effet implicitement référence à l’Algérie mais s’étend également à tout autre lieu , «laisser son âme» signifie autant perdre sa dignité d’homme que donner une part de soi-même et le «je», polyvalent, émane à la fois d’un héros avili et d’un auteur exprimant sa tendresse pour un pays frère tout en pouvant être endossé par chacun d’entre nous.

Outre Jérôme Ferrari, cinq autres romans étaient en lice pour ce prix :

Anne Berest, La fille de son père (Seuil)
Robert Bober, On ne peut plus dormir tranquille quand on a une fois ouvert les yeux (P.O.L)
Marc Dugain, L’insomnie des étoiles (Gallimard)
Eric Faye, Nagasaki (Stock)
Claude Louis-Combet, Le livre du Fils (José Corti)

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