Parmi les six prétendants, la surprise est venue d’Arnaud Montebourg, candidat de la "démondialisation" qui a raflé 17 %, loin devant Ségolène Royale, la candidate socialiste à la présidentielle de 2007, qui a obtenu 7 % des suffrages, suivie du représentant de l’aile droite du parti, Manuel Valls (6 %), et de Jean-Michel Baylet, président d’un petit parti allié, "les Radicaux de gauche", (1 %).
Toutefois, le duel au second tour de ce scrutin inédit, qui a mobilisé massivement les électeurs de gauche pour désigner le candidat du PS à la présidentielle du printemps prochain face vraisemblablement à Nicolas Sarkozy, s’annonce beaucoup plus serré que les sondages ne le prévoyaient.
Dimanche soir, François Hollande a appelé au "rassemblement le plus large autour de (sa) candidature" au second tour, dimanche prochain. "Je veux le faire dans un esprit de respect et de cohérence" car "je veux rassembler autour du projet que j’ai porté", a-t-il dit, en saluant les cinq autres candidats.
Même son de cloche chez Mme Aubry qui a promis qu’au second tour qu’elle porterait le changement de fond. "Et sur cette base, en rassemblant tous ceux qui veulent véritablement changer notre pays, et je crois être bien placée pour ce rassemblement, je battrai M. Sarkozy en 2012", a-t-elle déclaré.
Mais le résultat du second tour de ce scrutin inédit en France dépend largement des consignes que donneraient les quatre autres candidats à leurs électeurs, notamment Arnaud Montebourg.
Manuel Valls (6 %) a dès dimanche soir appelé ses électeurs à se reporter sur François Hollande, tandis que Mme Royal a indiqué qu’elle dirait "prochainement" dans quel sens voter dimanche prochain. Quant à Montebourg, il n’a donné aucune consigne.
Organisée pour la première fois en France, cette primaire, ouverte à tous les sympathisants de gauche moyennant une contribution symbolique d’un euro, a connu une mobilisation importante, avec la participation de près de 2,5 millions de votants, un chiffre au-delà des aspirations du parti (1 million). C’est un "grand succès (…) une immense victoire" qui va apporter une "immense légitimité" au candidat du PS à la présidentielle de 2012, a déclaré le Premier secrétaire par intérim du PS, Harlem Désir.