"Je ne cèderai pas, je ne me retirerai pas". "J’irai jusqu’au bout", a déclaré le candidat des Républicains lors d’une déclaration à la presse depuis son siège de campagne, dans laquelle il a dénoncé un "assassinat politique".
Son entourage avait annoncé la tenue de cette déclaration après le report de dernière minute et sans explication mercredi matin de la visite de l’ancien Premier ministre au Salon de l’Agriculture.
François Fillon s’y rendra finalement à 15h00, a indiqué l’entourage du candidat de la droite à l’AFP.
Mais après une matinée d’intenses spéculations, François Fillon a fini par donner la raison lui-même de cette improvisation généralisée: "mon avocat a été informé que je serai convoqué le 15 mars par les juges d’instruction afin d’être mis en examen". Il a assuré qu’il se rendrait bien à cette convocation.
Trois juges d’instruction ont été saisis pour enquêter dans cette affaire d’emplois présumés fictifs de l’épouse, mais aussi de deux des enfants de François Fillon comme collaborateurs parlementaires, révélée par Le Canard enchaîné fin janvier.
Mais "au-delà de la procédure judiciaire, c’est au peuple français et à lui seul que j’en appelle désormais (…) parce que seul le suffrage universel et non pas une procédure menée à charge peut décider qui sera le prochain président de la République", a expliqué M. Fillon, qui a vigoureusement dénoncé l’institution judiciaire.
"Assassinat politique"
"Cette convocation s’inscrit dans la ligne d’une enquête menée depuis le début exclusivement à charge". "Je n’ai pas été traité comme un justiciable comme les autres". "La présomption d’innocence a complètement et entièrement disparu", a notamment accusé l’ancien Premier ministre.
"Par ce déchaînement disproportionné, sans précédent connu, par le choix d’un calendrier, ça n’est pas seulement moi qu’on assassine, c’est l’élection présidentielle", a-t-il affirmé, en présence de plusieurs figures de son parti comme Valérie Pécresse, François Baroin, évoqué un temps comme un éventuel plan B, ou Eric Woerth.
Triomphalement désigné lors de la primaire de la droite fin novembre, l’ancien Premier ministre est en grande difficulté depuis la révélation de cette affaire fin janvier par Le Canard enchaîné. Il avait lui-même indiqué qu’il se retirerait s’il était mis en examen, avant de faire machine arrière, expliquant mi-février s’en remettre désormais "au seul suffrage universel".
Dans la matinée, M. Fillon s’était entretenu avec Alain Juppé, finaliste de la primaire de la droite, ainsi qu’avec Nicolas Sarkozy.
Les principaux dirigeants des Républicains présents sur les antennes mercredi matin avaient découvert en direct le report de la visite de M. Fillon au salon de l’agriculture. S’exprimant quelques minutes auparavant sur RTL, le secrétaire général de LR, Bernard Accoyer, a annoncé comme si de rien n’était la conclusion d’un accord électoral avec les centristes de l’UDI.
"Je ne sais pas". "Je ne vais pas me livrer à des spéculations", a pour sa part répondu sur France Inter le député LR Jérôme Chartier, proche soutien de M. Fillon, avant d’invoquer une "situation quasi insurrectionnelle en France".
Dimanche, M. Fillon avait dénoncé un "climat de quasi-guerre civile" après les incidents autour d’un meeting de Marine Le Pen (FN) à Nantes, s’attirant en retour critiques et ironie du gouvernement.
La plupart des réunions publiques de M. Fillon sont accompagnées de concerts de casseroles, souvent brandies par des militants de La France Insoumise de Jean-Luc Mélenchon, depuis les révélations du Canard enchaîné.
Avec afp