André Azoulay : « La culture est une arme contre le repli, l’exclusion et la régression »
Pour André Azoulay, conseiller du roi Mohamed VI, la culture est une arme contre le repli, l’exclusion et la régression, estimant qu’il faut résister aux amalgames, à la stigmatisation, à la fracture culturelle et spirituelle qui menacent nos sociétés.
Par Ghizlaine Badri
La culture est un levier pédagogique, de développement et de responsabilité collective. Elle est régie dans un espace de consolidation et d’approfondissement de la diversité sociale au Maroc et la capacité de nos sociétés à résister à toute forme d’obscurantisme, à toute forme de tentation, de fracture, de communautarisme et de repli. La singularité de notre société contribue aux spécificités propres de notre identité. Elle est le fruit de la mutation et de la mobilisation de la société civile et du consensus national qu’à connu le Maroc autour de la vision et du leadership de SM le Roi Mohammed VI. Le Maroc est emblématique par sa diversité. Il s’agit de développer et de pérenniser dans la société marocaine cette diversité culturelle qui la caractérise. Je suis marocain de confession juive et dans cette société qui est la mienne, le Maroc me permet de vivre ma spiritualité dans la sérénité la plus totale. En ces temps difficiles, il nous faut conserver une résistance face aux amalgames, aux illusions, à la stigmatisation, à la fracture culturelle et spirituelle qui menacent toutes les sociétés et pas seulement la société marocaine.
Comment la culture participe-t-elle au renforcement des relations maroco-françaises ?
Nous nous connaissons. Nous nous apprécions et nous évoluons ensemble mais différemment. La culture se partage dans son universalité. Nous la partageons également dans la capacité que nous donnons aux citoyens de vivre ensemble. C’est cette altérité nourrie par la culture qui me parait centrale dans notre relation mais nécessaire parce qu’elle envoie ce signal de tous les possibles. Par ailleurs, cette notion de culture exprime une réalité dans notre relation qui est celle de la résistance à la fracture. Nous pouvons ensemble créer de la richesse, nous pouvons bâtir un partenariat et avoir les mêmes exigences en termes de respect mutuel, de connaissances de l’histoire. Il est certain que nous avons cette responsabilité par rapport aux valeurs qui font le fondement de notre civilisation. La culture est une arme contre le repli, l’exclusion et la régression qui engendrent bien des maux dans nos sociétés actuelles.
Qu’est-ce qui définit la singularité de la relation franco-marocaine ?
Nous avons les mêmes ambitions et nous partageons le sens de l’Altérité. Nous ne sommes pas des spectateurs de cette régression qui envahit beaucoup de nos rivages et de cette tentation du vide qui nous entoure. Nous sommes des acteurs engagés pour délivrer un enseignement et un message aux générations futures. Cette universalité, nous nous devons de la transmettre à nos enfants pour construire le monde de demain.