Portugal : le parlement adopte des mesures favorables à la relance de la croissance

Le parlement portugais a adopté mercredi un protocole additionnel au pacte budgétaire européen, proposé par l’opposition socialiste et favorable à la relance de la croissance et l’emploi. La résolution doit compléter le pacte budgétaire européen, qui fait de la discipline et de la rigueur les principaux instruments pour lutter contre la crise de la dette et que le Portugal a ratifié à la mi-avril.

Le texte de loi "recommande que le gouvernement promeuve et soutienne des mesures politiques et institutionnelles qui (…) engageraient les pays membres de l’UE à prendre des mesures favorables à la croissance et à la création d’emplois".

Malgré son soutien à des mesures d’austérité, le gouvernement de centre-droit qui ne cessait de réaffirmer la priorité donnée à l’assainissement de la situation budgétaire, a renoncé à s’opposer à cette proposition des socialistes.

Les socialistes, qui étaient au pouvoir lors de l’octroi de l’aide financière au pays il y a un an, avaient menacé de retirer leur soutien au plan de sauvetage si le gouvernement s’opposait au vote de mesures de relance de la croissance destinées à aider le pays à sortir de la récession.

En échange d’un prêt de 78 milliards d’euros, le Portugal s’est engagé auprès de ses créanciers à mettre en œuvre un vaste programme de rigueur et de réformes qui a cependant plongé le pays dans la récession, l’économie devant reculer de 3,3 % cette année.

Bien que le gouvernement dispose d’une confortable majorité au parlement, le soutien des socialistes au plan de sauvetage est essentiel pour la crédibilité internationale du Portugal et pour se démarquer face à ses créanciers de la Grèce menacée d’une sortie de la zone euro.

La Troïka (UE-BCE-FMI) représentant les créanciers du Portugal qui a entamé mardi une nouvelle mission d’évaluation du plan d’aide, s’était félicitée, lors du dernier examen en février dernier, du "consensus politique" autour de la mise oeuvre de ce plan, soutenu par le Parti socialiste qui était au pouvoir lorsque l’aide a été accordée au pays en mai 2011. Mais, encouragé par la victoire à la présidence française du socialiste François Hollande qui souhaite ajouter au pacte budgétaire européen un volet sur la croissance, le chef du Parti socialiste portugais, Antonio José Seguro, avait intensifié la campagne qu’il mène dans le même sens.

Le chef du Parti Socialiste avait reçu l’appui du président Anibal Cavaco Silva, qui a souhaité que des mesures pour la croissance et l’emploi complètent la rigueur, jusqu’à présent la priorité absolue du gouvernement.

Un rejet de ce projet aurait porté un coup sévère au "consensus politique" autour du plan d’aide que les créanciers du pays considèrent comme la clé de sa réussite.

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