Perdue dans les féroces luttes de pouvoir, la situation de l’Algérie n’est guère rassurante (Mouloud Hamrouche)

Plus d’un demi-siècle après l’indépendance, la situation de l’Algérie n’est guère rassurante et les luttes violentes pour le pouvoir affectent dangereusement la bataille pour la construction de l’Etat, déplore l’ancien chef de gouvernement algérien, Mouloud Hamrouche, après une longue cure de silence.

«Perdues dans les féroces et interminables luttes de pouvoir, les différentes classes dirigeantes, qui ont eu à présider aux destinées du pays, ont lamentablement échoué», constate-t-il dans une tribune publiée dimanche dans le journal «El Watan».

Dans sa contribution, qui intervient à un moment particulièrement chargé de doutes, d’incertitudes et d’inquiétudes sur l’avenir du pays, M. Hamrouche livre sa vision de l’Etat, de l’exercice du pouvoir et du rôle de l’armée.

«Face à ce qui s’apparente à des débuts d’échec dans l’édification de l’Etat et dans la mise en place des conditions de l’exercice de la gouvernance, le déficit en élites politiques et en de vraies forces d’adhésion, notre pays a besoin plus que jamais de discernement pour faire face aux diverses menaces, peurs, désespoirs et résignations», prévient-il.

Le candidat à la Présidentielle de 1999 invite à reconsidérer le champ des priorités, à prendre la mesure de l’urgence nationale, mais surtout à recentrer le débat national sur la question de fond, celle de parachever l’édification de l’Etat, car, prévient-il, «celui embryonnaire naissant dans la douleur de la Guerre de Libération nationale a été vite escamoté».

«Tout pouvoir de secte, d’ombre ou d’influence non identifiée qui échappe à tout contrôle est une menace traîtresse contre l’État et ses trois fondements», à savoir «la liberté, l’indépendance et la souveraineté», estime-t-il.

Sur le rôle de l’institution militaire en cette phase délicate, l’ancien Premier ministre ne croit pas à une solution à travers une implication de l’armée, car, explique-t-il, une telle option a déjà montré ses limites.

«Des expériences et des études, y compris dans de vieux pays structurés socialement et démocratiquement, où l’armée avait servi de base un temps pour gouverner, ont démontré que cela nuit à sa mission et à sa finalité», soutient M. Hamrouche

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