Peine de mort requise contre Moubarak et ses coaccusés

Peine de mort requise contre Moubarak et ses coaccusés
Le ministère public a requis jeudi la peine de mort contre l’ancien président égyptien Hosni Moubarak et ses coaccusés, jugés notamment pour leur implication dans la répression des journées révolutionnaires de l’hiver dernier.

"L’accusation réclame la peine maximale contre Moubarak et les autres accusés, à savoir la peine de mort par pendaison", a déclaré le procureur Moustafa Khater.

"Pour la mort d’une personne, on encourt la peine de mort, alors que devrait dire le tribunal lorsqu’il est question de la mort de centaines de personnes?", a-t-il ajouté.

Le réquisitoire de Khater a déclenché applaudissements et acclamations chez certains hommes de loi présents, qui ont scandé: "La mort, la mort! Dieu est le plus grand!"

L’ancien raïs, évincé du pouvoir le 11 février dernier, est jugé depuis le mois d’août aux côtés de ses deux fils, Alaa et Gamal, de son ancien ministre de l’Intérieur Habib al Adli ainsi que de plusieurs hauts responsables de la police.

Ils doivent répondre d’une série de chefs d’accusation allant de faits allégués de corruption et d’abus de pouvoir à leur implication présumée dans la répression de la contestation et la mort d’au moins 850 manifestants.

Leur procès, dont beaucoup en Egypte espère qu’il aidera le pays à panser ses plaies et à retrouver la stabilité après une année particulièrement troublée, a été ajourné au 9 janvier.

ORDRE D’EN HAUT

La multitude des témoins, la complexité des charges pesant sur les accusés et la difficulté des plaignants à réunir des preuves auprès des services de sécurité devraient aider les avocats de la défense à obtenir au bout du compte des peines plus légères pour leurs clients.

Ainsi, Mohamed El Gendi, avocat de Habib al Adli, a-t-il estimé jeudi que l’accusation n’avait pas été en mesure de produire des preuves irréfutables.

Lors de la dernière des trois audiences de la semaine, Hosni Moubarak a comparu dans un box des accusés grillagé, aux côtés de ses deux fils, de Habib al Adli et de six anciens hauts responsables de la police.

L’ancien président, qui, à 83 ans, apparaÂŒt en très mauvaise santé, nie toute responsabilité dans la mort de manifestants, tout comme ses coaccusés.

Le procureur en chef Moustafa Souleiman a déclaré devant le tribunal que, même s’il n’avait pas directement ordonné que l’on ouvre le feu et tue des manifestants, Hosni Moubarak avait failli à son devoir constitutionnel de protéger la population.

L’accusation a estimé en outre que les témoignages, dont celui d’Omar Souleïman, qui avait été vice-président au moment des manifestations l’hiver dernier, avaient tous laissé entendre que "les policiers doivent rendre compte au chef de l’Etat concernant leur attitude face à des manifestants".

"Et nombre de ces témoins ont assuré à l’accusation qu’aucun policier ne peut ouvrir le feu s’il n’en a pas reçu l’ordre de son patron", a ajouté Moustafa Souleïman.

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