Offensive du parlement pour consolider la position du Maroc sur le Sahara
Le Parlement marocain a décidé de se réunir vendredi en urgence pour réconforter la position du pays sur le sahara dans une offensive visant à contrecarrer « toute tentative » visant à modifier unilatéralement la mission de l’ONU sur le Sahara telle que stipulée par l’accord de cessez-le-feu signé en 1992.
Cette rencontre parlementaire intervient quelques jours après que des informations ont fait état d’une éventuelle tentative visant à élargir le mandat de la mission de l’ONU sur le Sahara (MINURSO) pour englober les droits de l’Homme.
Le ministre des Affaires étrangères, Saad Eddine El Othmani et le ministre délégué au même département, Youssef El Amrani font partie de ces délégations qui se sont rendues à Washington, Londres, Pékin, Moscou.
A Londres, l’attachement à la consolidation de la coopération entre le Maroc et la Grande-Bretagne a été confirmée à la forte délégation marocaine qui s’y est rendue et qui était composée de Taieb Fassi Fihri, conseiller du roi, Saad Dine El Othmani et Mohamed Yassine Mansouri, Directeur général des études et de la documentation, selon des médias.
A Washington, la mission a été confiée au conseiller du roi Fouad Ali Himma, celle de Moscou également à Taieb Fassi Fihri et celle de Pékin à Youssef El Amrani.
Vendredi à Rabat, lors de la réunion parlementaire, des députés ont indiqué la veille à Atlasinfo qu’ils vont examiner des initiatives dans le cadre de la diplomatie parlementaire, d’autres visites à l’étrangers devraient figurer à l’agenda.
A la veille de cette réunion, le Parlement a affirmé de son côté dans un communiqué que le « gouvernement a été sollicité à venir s’expliquer devant les deux commissions des Affaires étrangères du Parlement sur les derniers développements liés « à l’intégrité territoriale du Maroc ».
A cette occasion, selon la même source, les élus vont « examiner les initiatives qui devront être entreprises en particulier en matière de diplomatie parlementaire ».
Peu avant l’annonce de cette réunion en urgence, le président de la Chambre des représentants, Karim Ghellab, a averti que l’élargissement du mandat de la MINURSO est de « nature à faire dévier le processus de règlement du conflit artificiel » autour du Sahara marocain ».
Pour M. Ghellab, cette « tentative visant à dénaturer le mandat » de cette mission onusienne s’inscrit « en porte-à-faux avec l’approche adoptée par l’ONU » au sujet de ce « conflit artificiel, laquelle se base sur la concertation et la négociation et non pas sur les décisions unilatérales ».
«Une telle initiative occulte les avancées réalisées par le Royaume dans le domaine des droits de l’Homme, qui lui ont valu une vaste reconnaissance de la communauté internationale » a fait valoir Karim Ghellab.
Ce dernier a cité notamment la création de l’Instance équité et réconciliation (IER), l’adoption de la nouvelle constitution, la création du Conseil national des droits de l’Homme (CNDH) et l’adhésion volontariste du Maroc à tous les mécanismes de l’ONU en la matière.
Comme un seul homme, gouvernement, institutions, partis politiques et ONG ont rejeté catégoriquement cette tentative mettant en garde contre les risques de "créer de nouveaux foyers de tension dans la région sahélo-saharienne, avec leur lot de problèmes sécuritaires, politiques, sociaux et économiques".