Nucléaire iranien: Israël dénonce l’accord et soupèse ses options

Israël a vivement dénoncé jeudi l’accord cadre sur le nucléaire iranien après avoir multiplié les mises en garde, agitant même la menace d’un recours à la force, ce qui est néanmoins peu probable selon des experts.

Le chef du gouvernement israélien Benjamin Netanyahu s’est montré l’un des plus farouches détracteurs de l’accord négocié en Suisse, alors que son pays est historiquement la cible d’appels à la destruction par les dirigeants de la République islamique.

Selon lui, il est impossible de laisser en confiance aux Iraniens la capacité d’enrichir de l’uranium. Il rappelle à l’envi leurs dissimulations passées et évoque la menace plus globale de l’expansion iranienne, en Irak, en Syrie, au Liban et à présent au Yémen.

M. Netanyahu n’a pas réagi immédiatement après l’annonce d’un accord cadre jeudi soir à Lausanne. Mais juste avant, il avait exigé que celui-ci "réduise considérablement" les capacités nucléaires de Téhéran qui doit "stopper son terrorisme".

Un responsable gouvernemental israélien a de son côté décrié "un mauvais accord cadre qui conduira à un mauvais et dangereux accord" final. "Si un accord (final) est conclu sur la base de cet accord cadre, ce sera une erreur historique qui rendra le monde beaucoup plus dangereux".

Il "donne une légitimité internationale au programme nucléaire iranien, dont l’unique but est de fabriquer la bombe atomique", a-t-il affirmé.

M. Netanyahu n’avait pas hésité à défier la Maison Blanche en allant le 3 mars dire devant le Congrès américain tout le mal qu’il pensait des tractations. Cet épisode a contribué à l’une des pires crises dans les relations entre Israël et les Etats-Unis.

Israël a conçu une grande frustration à ne pas être associé à ces discussions qui, estime Yaacov Amidror, ancien conseiller à la sécurité nationale de M. Netanyahu, le concernent plus directement que les Etats-Unis. Les Américains se sont employés à tenir les Israéliens à l’écart de crainte qu’ils n’essaient de saborder les discussions par des fuites.

D’après Yoel Guzansky, ancien chef des questions liées à l’Iran au Conseil de sécurité nationale, et Yossi Kuperwasser, directeur général au ministère des Affaires stratégiques de 2011 à 2014, Israël devrait dire qu’il n’est pas lié par cet accord –qui confère un surcroît de légitimité à l’Iran– et fera tout ce qu’il peut pour se protéger.

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