Nouvelle étape : brûler le pétrole

Après avoir tenté pendant plusieurs jours de contenir la nappe de pétrole géante qui menace les côtes de la Louisiane, les autorités américaines ont opté pour une solution plus radicale : tout brûler.

Nouvelle étape : brûler le pétrole
Tom Atkeson, le porte-parole du commandement local des garde-côtes, a confirmé l’information mercredi. Les opérations ont commencé à 16 h 00 GMT.

Le procédé n’a pas encore été expliqué dans le détail par les garde-côtes, mais il pourrait consister à fractionner la nappe, qui atteint 965 km de circonférence et flotte à une trentaine de km des côtes, en plusieurs « napperons » de taille plus réduite.

Chaque napperon serait ensuite entouré par un barrage flottant de 150 mètres qui permettra de le comprimer et d’augmenter sa hauteur. Pour s’enflammer, le pétrole doit en effet atteindre une certaine épaisseur.

« Ce pétrole sera ensuite déplacé vers une zone plus éloignée, où il sera enflammé et brûlera de manière contrôlée », explique dans un communiqué la cellule de crise mise en place par la compagnie britannique BP, qui exploitait la plateforme à l’origine du sinistre, et par les garde-côtes.

Ces derniers vont procéder à un premier essai et l’opération sera répétée en cas de succès. « Le plan consiste en des feux restreints et contrôlés de plusieurs milliers de gallons de pétrole [un gallon représente 3,78 litres] qui devraient durer environ une heure chacun », indique le communiqué.

On ne sait pas à quelle distance des côtes le napperon sera remorqué, ni comment il sera enflammé.

Une solution qui ne règle pas tout

Cette solution permettra peut-être de préserver les rives de la Louisiane, mais elle n’élimine pas tous les risques de pollution.

D’abord, la combustion des hydrocarbures va rejeter une épaisse fumée noire dans l’atmosphère. Ensuite, la combustion va produire des déchets boueux qui seront rejetés dans la mer.

Et surtout, brûler la nappe de pétrole ne résout pas un problème peut-être plus grave. Depuis le naufrage de la plateforme, le 20 avril, les puits continuent à vomir des flots de pétrole : 159 000 litres par jour.

La dernière tentative de BP pour boucher les puits, situés à 1500 mètres de fond, a échoué, mardi, malgré l’utilisation de bras robotisés.

Les ingénieurs s’efforcent maintenant de construire une sorte de couvercle qui permettra d’endiguer la fuite. « C’est la première fois que l’on fait cela. L’idée n’existait pas jusqu’à présent », a souligné Prentice Danner, un porte-parole des garde-côtes.

BP pourrait également forer des conduits de secours afin d’injecter dans les puits un enduit spécial qui permettra de les boucher définitivement. Mais cela pourrait prendre plusieurs mois.

Louisiane, Floride, Mississippi, Alabama

La plateforme Deepwater Horizon appartenait à la société Transocean. Elle contenait 2,6 millions de litres de pétrole et extrayait près de 1,27 million de litres par jour. Elle était exploitée par BP.

La nappe de pétrole se trouve actuellement à 30 km des marais côtiers de Louisiane, un sanctuaire pour la faune et, en particulier, pour les oiseaux aquatiques.

D’autres États sont concernés : la Floride, l’Alabama et le Mississippi. Ils redoutent que la marée noire pollue les plages et les pêcheries, toutes deux cruciales pour l’économie locale.

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