Le mail, daté du 24 juin, est signé Xavier Graff, directeur de la gestion des risques au groupe Accor. Le même qui était de permanence le 14 mai, jour où Dominique Strauss-Kahn était arrêté par la police de New York. Le même qui a prévenu René-Georges Querry, patron de la sécurité du groupe, lequel a aussitôt alerté l’Élysée.
Joint par Le Point, Xavier Graff affirme qu’il s’agit d’une "plaisanterie". Un mail d’un humour douteux qui était destiné au colonel Thierry Bourret, patron de l’Office central de lutte contre les atteintes à l’environnement et à la santé publique. Le matin, le gendarme avait été interviewé sur France Info à propos de la lutte antidopage. D’où ce message de félicitations de Xavier Graff avec copie à dix-huit autres destinataires, pour la plupart membres du ministère de l’Intérieur.
Un loupé incompréhensible
Un courriel qui tombe plutôt mal au moment où l’on s’interroge sur le rôle du groupe hôtelier dans l’affaire DSK. En cause, l’heure à laquelle René-Georges Querry, ancien grand flic, a prévenu l’Élysée. Officiellement à 23 h 45, heure de Paris, soit quatre heures après que le Sofitel de New York eut alerté la police. Ce retard à l’allumage étonne les spécialistes de la sécurité privée.
Xavier Graff reconnaît lui-même : "Il y a eu un loupé incompréhensible, j’aurais dû être prévenu beaucoup plus tôt. C’est par mail que j’ai appris la nouvelle du directeur du Sofitel NY." Ce soir-là, René-Georges Querry assistait à la finale de la Coupe de France de football dans la loge présidentielle au côté de Nicolas Sarkozy. Mais ce n’est qu’après le match que, selon lui, il aurait eu connaissance de l’affaire et aurait alerté son ami Ange Mancini, coordinateur du renseignement à l’Élysée. L’arrestation de DSK courait déjà sur Internet depuis belle lurette…