Niger: Aqmi, l’unique suspect envisagé (JDD)
François Fillon, lors de ses vœux, puis Alain Juppé, en déplacement au Niger, ont accusé l’organisation terroriste Al Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) d’avoir « éliminé froidement » les deux Français tués au Niger. A Washington, Nicolas Sarkozy a évoqué la situation avec Barack Obama.
Le Premier ministre a d’ailleurs livré des détails sur le dénouement de la prise d’otages. Les deux Français, Antoine de Léocour et Vincent Delory, âgés de 25 ans et originaires du nord de la France, ont été enlevés vendredi soir dans un restaurant de Niamey. Les ravisseurs ont aussitôt pris la route du Nord, en direction du Mali, et ont été pris en chasse par des forces nigériennes. Les militaires français, présents sur place en relation avec une précédente prise d’otages au Niger, qui a eu lieu en septembre dernier, ont donné leur appui aux Nigériens et ont repéré les ravisseurs grâce à un avion de reconnaissance.
Un détachement français a enfin donné l’assaut final. Cet épilogue, face à une douzaine de ravisseurs qui ont été soit tués, soit arrêtés, s’est déroulé en territoire malien avec l’autorisation de Bamako, toujours selon François Fillon. Les ravisseurs avaient en effet franchi la frontière, ce que n’ont pas fait les forces nigériennes, a-t-il expliqué avant de préciser qu’il allait recevoir lundi soir les représentants du Parlement pour faire le point sur la situation.
Sarkozy et Obama évoquent les événements
"Bien sûr, l’enquête sera approfondie et tous les résultats seront communiqués aux familles", a-t-il ajouté avant d’appeler les Français en zone sahélienne à "redoubler de prudence". Sur place, Alain Juppé a demandé aux autorités nigériennes "des mesures complémentaires" de sécurité pour les ressortissants français. Il a notamment cité le renforcement de la sécurité du lycée et du centre culturel français et de lieux publics "fréquentés par tout le monde et par nos ressortissants" comme l’aéroport de Niamey.
A Washington, Barack Obama, mobilisé par les conséquences de la fusillade de Tucson, a accordé un entretien certes prévu mais écourté à Nicolas Sarkozy. Ce dernier lui a fait part de ses propositions en vue du prochain G20 -qui se déroulera en France–, mais la mort des deux otages français au Niger a aussi été évoquée. Ils ont réaffirmé leur volonté commune à lutter contre le terrorisme, l’un parlant de "coopération nécessaire" quand l’autre réaffirmait leur "alliance".