"Le 14 mai vers 08H00 locales (07H00 GMT) dans la zone nord de Mangaïzé (région de Tillabéri), une colonne militaire de Forces armées nigériennes (FAN) en mouvement a été prise à partie par des terroristes lourdement armés dans une attaque complexe à base d’engin explosifs improvisés. Le bilan s’établit comme suit, côté ami: dix-sept tués, six blessés, onze portés disparus, deux véhicules calcinés", selon un communiqué du ministère nigérien de la Défense lu à la radio mercredi soir.
Dans la soirée, une source sécuritaire a affirmé à l’AFP: "Nous avons la confirmation que les corps sans vie des onze soldats portés disparus ont été retrouvés, ce qui porte le bilan à 28 morts".
"Des renforts ont été déployées dans le secteur pour poursuivre et neutraliser les assaillants qui se sont exfiltrés vers le Nord (frontière malienne, ndlr). Des opérations de ratissage se poursuivent dans la zone avec l’appui des partenaires", conclut le texte du comuniqué de la Défense.
La France, très active dans la région dans le cadre de l’opération anti-jihadiste Barkhane, a indiqué ne pas "avoir été associée" aux opérations. Les Etats-Unis disposent également d’une base au Niger.
Auparavant, une source sécuritaire avait indiqué que "l’embuscade" était l’oeuvre d’un "groupe terroriste composé de centaines d’hommes lourdement armés venus du Nord", situant l’attaque en soirée et non dans la matinée.
"Un véhicule (des militaires nigériens) a d’abord sauté sur un engin explosif, et puis une fusillade s’est déclenchée", selon une autre source sécuritaire.
"La patrouille traquait les terroristes qui ont attaqué lundi la prison de haute sécurité de Koutoukalé", à 50 km au nord de Niamey, et ont tué un soldat nigérien, selon cette même source.
Selon le site nigérien Actuniger, qui fait état d’un bilan de 29 tués, une patrouille constituée de 52 soldats nigériens "est tombée dans une embuscade d’individus lourdement armés mardi à Baley Beri, près de Tongo Tongo" et "les combats d’une rare violence" ont "duré plus de deux heures".
– L’attaque de 2017 revendiquée par l’Etat islamique –
"Vingt-deux soldats ont pu rejoindre la base de Ouallam à bord de trois véhicules", indique le site sur la base de "sources locales et sécuritaires".
Le gouvernement a décrété un deuil national de trois jours à compter de jeudi, selon un communiqué lu à la télévision.
Le 4 octobre 2017, quatre soldats américains et cinq militaires nigériens avaient été tués par des jihadistes venus à bord d’une dizaine de véhicules et d’une vingtaine de motos à hauteur de Tongo Tongo, situé à environ 80 km au nord-ouest de Ouallam (une centaine de km de Niamey) et à une vingtaine de km de la frontière avec le Mali.
Le Pentagone avait expliqué que le but de l’opération américano-nigérienne était de capturer un chef jihadiste, Doundoun Cheffou, soupçonné d’être impliqué dans l’enlèvement de l’humanitaire américain Jeffery Woodke.
L’attaque contre les soldats américains et nigériens avait été revendiquée par l’"Etat islamique dans le Grand Sahara" (EIGS).
Depuis 2018, l’ONU s’inquiète de la persistance de l’insécurité dans la région de Tillabéri, théâtre de nombreuses incursions de groupes jihadistes et de violences intercommunautaires.
L’armée nigérienne s’est déployée massivement fin 2018 dans la région pour chasser les combattants islamistes venus du Mali et du Burkina Faso.
Lundi, les forces de sécurité avaient perdu un homme en repoussant une "attaque terroriste contre la prison de haute sécurité de Koutoukalé", l’établissement pénitentiaire le mieux gardé du Niger, où sont détenus de nombreux jihadistes.
Les assaillants, qui avaient notamment utilisé une voiture de Médecins sans frontières (MSF) volée dans un camp de réfugiés à la frontière malienne, avaient fui vers cette même frontière du Nord.
Pays pauvre du Sahel, le Niger vit en permanence sous la menace d’attaques des groupes jihadistes sahéliens dans l’Ouest et le Nord ainsi que de celles de Boko Haram dans le Sud-Est. Les forces de sécurité sont perpétuellement sur le qui-vive.