Moscou demande à Londres de réduire son personnel diplomatique

Moscou a annoncé samedi que la Grande-Bretagne devrait réduire son personnel diplomatique en Russie de plus de 50 personnes, dans le cadre de la vague d’expulsions croisées liées à l’affaire Skripal qui envenime les relations entre Moscou et l’Occident.

Cette demande de réduction des effectifs diplomatiques, dont Moscou n’a pas précisé les modalités, intervient après l’expulsion par la Russie de 23 diplomates britanniques qui ont quitté son territoire.

L’empoisonnement le 4 mars sur le sol britannique de l’ex-espion russe Sergueï Skripal et de sa fille Ioulia a suscité une vague d’expulsions croisées concernant au total environ 300 diplomates de part et d’autre.

"La Russie a suggéré la parité. La partie britannique a plus de 50 personnes en excédent" dans ses représentations diplomatiques, a déclaré à l’AFP la porte-parole russe du ministère des Affaires étrangères Maria Zakharova.

Moscou, qui a convoqué vendredi les ambassadeurs de 23 pays pour leur signifier les mesures d’expulsion prises à l’encontre de leurs diplomates, a donné à cette occasion un mois à Londres pour réduire son personnel diplomatique en Russie au même niveau que celui des missions diplomatiques russes au Royaume-Uni.

L’ambassadeur britannique en Russie, Laurie Bristow, s’est vu remettre une note de protestation en lien avec "les actions provocatrices et infondées de la partie britannique qui a été l’instigatrice de l’expulsion injustifiée de diplomates russes par divers Etats", selon le ministère.

A Londres, une porte-parole du Foreign Office s’est bornée à déclarer samedi : "nous étudions les implications des mesures annoncées par le ministère russe des Affaires étrangères".

Vague d’expulsions

Londres impute à la Russie l’empoisonnement à Salisbury (sud-ouest de l’Angleterre) de Sergueï Skripal et de sa fille malgré les démentis de Moscou qui clame son innocence et a demandé la convocation d’une "session extraordinaire" du Conseil exécutif de l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC).

La vague d’expulsions a débuté le 14 mars avec l’annonce par Londres de l’expulsion de 23 diplomates russes et de la suspension des contacts à haut niveau. La Russie a ordonné trois jours plus tard l’expulsion de 23 Britanniques et la fermeture des activités du British Council en Russie ainsi que du consulat du Royaume-Uni à Saint-Pétersbourg.
Deux hommes sortent d’un bâtiment de l’ambassade allemande à Moscou, le 31 mars 2018 © Vasily MAXIMOV AFP
Deux hommes sortent d’un bâtiment de l’ambassade allemande à Moscou, le 31 mars 2018 © Vasily MAXIMOV AFP

Jeudi et vendredi, Moscou a annoncé l’expulsion d’au moins 121 diplomates d’autres pays en poste en Russie dont 60 pour les Etats-Unis qui voient également fermé leur consulat à Saint-Pétersbourg. Moscou répond de cette façon à l’identique à chacun de ces Etats qui avaient auparavant pris de telles mesures.

Au total, les Etats-Unis et d’autres pays, notamment de l’Union européenne, ainsi que l’Otan ont annoncé l’expulsion de plus de 150 diplomates russes. En représailles, Moscou a pris des mesures identiques envers un nombre équivalent de diplomates de ces Etats.

Les 60 diplomates russes expulsés par les Etats-Unis vont regagner leur pays samedi avec leurs familles ce qui représente au total 171 personnes, selon l’ambassadeur de Russie à Washington, Anatoli Antonov, cité par l’agence étatique de presse TASS. Moscou a envoyé deux avions les chercher.

La France l’Allemagne, le Canada et la Pologne ont chacun annoncé l’expulsion par la Russie de quatre de leurs diplomates. D’autres pays, dont l’Australie et l’Ukraine, se sont également vus intimer des expulsions de diplomates.

Parallèlement, Londres a annoncé samedi étudier la demande de la Russie d’obtenir un accès consulaire à Ioulia Skripal.

"Nous examinons des demandes d’accès consulaire conformément à nos obligations découlant du droit international et national, y compris les droits et les volontés de Ioulia Skripal", a déclaré une porte-parole du ministère.

L’hôpital de Salisbury où est soignée Ioulia Skripal, 33 ans, a précisé jeudi que son état de santé s’améliorait "rapidement". Selon la BBC, elle est consciente et en état de parler. Son père Sergueï, 66 ans, reste dans un état critique mais stable. (afp)

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