Il a aussi accusé les médias de semer le discrédit et la confusion au sein du peuple, appelant les organes de presse à jouer le rôle qui leur incombe en matière d’édification démocratique.
Le président égyptien a reconnu avoir commis des erreurs, mais il a également accusé des "ennemis de l’Egypte" et "des partisans de l’ancien régime" de vouloir saboter le système démocratique issu de la révolution de 2011.
"La polarisation politique et les conflits ont atteint un stade qui menace notre expérience démocratique naissante et qui pourrait entraîner le pays dans un état de paralysie et de chaos", a-t-il souligné lors d’un discours télévisé à l’occasion du premier anniversaire de son investiture.
Le chef de l’Etat a averti que l’Egypte est confrontée à de nombreux défis, promettant des réformes et appelant à un dialogue. "Aujourd’hui, je dresse un bilan de ma première année, en toute transparence, conformément à la feuille de route. Certaines choses ont été accomplies, d’autres pas. J’ai fait des erreurs sur un certain nombre de sujets", a dit encore M. Morsi.
Ce discours intervient au moment où des affrontements se sont produits entre pro et anti-Morsi qui ont fait un mort et plus de 200 blessés.
Il intervient aussi quelques jours avant une manifestation lancée à l’appel de l’opposition pour réclamer le départ de M. Morsi dans le cadre d’une campagne intitulée "Rébellion".
Cette campagne a été lancée le 1e mai sur la place Tahrir dans le centre du Caire, le symbole du soulèvement qui a renversé Hosni Moubarak début 2011.
Dans le cadre de cette action, l’opposition compte organiser de grandes manifestations devant le palais présidentiel pour réclamer le départ du président issu des Frères musulmans.
Cette campagne intervient dans le sillage des critiques formulées à l’encontre du président Morsi et de son gouvernement pour leur incapacité à faire face à la grave crise économique et politico-judiciaire dans laquelle se trouve le pays depuis plusieurs mois.
Le Front de salut national (FSN), une coalition de partis d’opposition en Egypte, qui a appelé à ces manifestations massives, a rejeté l’appel lancé par le président Mohamed Morsi à une réconciliation nationale, en réitérant l’attachement à l’organisation d’une élection présidentielle anticipée.
"Il s’agit d’un appel tardif" à la réconciliation nationale, d’après le FSN, qui a exprimé l’attachement de l’opposition à ses revendications consistant essentiellement à la tenue d’élections présidentielles anticipées.
Il considère ces élections anticipées comme la seule voie possible pour surmonter les crises que connait le pays depuis l’investiture du président islamiste Mohamed Morsi.
En revanche, des partis islamistes égyptiens ont appelé à une nouvelle "manifestation ouverte", vendredi, pour soutenir le président Mohamed Morsi et contrer les rassemblements qui seront organisés par l’opposition le 30 juin devant le palais présidentiel.
Ces appels surviennent au lendemain d’une mise en garde du ministre de la Défense, le général Abdelfattah Sissi, qui avait souligné que l’armée avait le devoir d’intervenir si des troubles graves éclataient lors des rassemblements prévus dans les prochains jours.