Meurtre de l’opposant Ali Mecili : non-lieu pour un diplomate algérien
La cour d’appel de Paris a accordé mardi un non-lieu au diplomate algérien Mohamed Ziane Hasseni, mis en examen puis témoin assisté dans l’ enquête de l’avocat Ali Mecili, porte-parole de l’opposition algérienne abattu à l’âge de 47 ans dans le hall de son immeuble parisien du boulevard Saint-Michel, le 7 avril 1987.
"Le prononcé de cette décision de la Cour d’appel de Paris apporte un développement positif pour nos relations bilatérales dont notre volonté est bien d’en poursuivre l’approfondissement et le développement", a déclaré le porte-parole du ministère français des Affaires étrangères, Bernard Valèro.
"Nous attendons que toute la lumière soit faite sur l’assassinat de M. Mecili afin que ce crime ne reste pas impun", a-t-il ajouté.
Interpellé à l’aéroport de Marignane à Marseille le 14 août 2008 sur la base d’un mandat d’arrêt international, Mohamed Ziane Hasseni, responsable à la direction générale du protocole au ministère algérien des Affaires étrangères, a été avait été désigné comme le commanditaire de l’assassinat d’Ali Mecili par un autre opposant algérien, exilé en France depuis 1997, et par un ancien officier des services secrets algériens, réfugié en Allemagne. Un ordre de mission signé "Hassani" avait aussi été trouvé sur un homme soupçonné d’être le tireur, Abdelmalek Amellou, arrêté puis expulsé de France.
Mais depuis, le premier témoin s’est rétracté et le second, Mohamed Samraoui, est en partie revenu sur ses déclarations lors d’une confrontation organisée par visioconférence en juin 2009. M. Hasseni, lui, n’a cessé de clamer son innocence en se disant victime d’une homonymie.
Selon le site Rue89, un arrêt de non-lieu "confirmerait que Paris a une fois de plus cédé aux pressions des autorités algériennes. Il est vrai que depuis des mois, celles-ci attribuent les reports de la visite en France du Président Bouteflika et le malaise entre les deux pays en l’absence d’un non-lieu en faveur de Mohamed Ziane Hasseni".
Contre le non-lieu, la partie civile étudie désormais la possibilité d’un pourvoi en cassation.
"Vingt-trois ans que cela dure, selon l’avocat de la famille Mecili, Antoine Comte. D’après les écoutes téléphoniques, Samraoui a fait l’objet de pressions. Mais pour la première fois, le parquet requiert la poursuite de l’enquête."