"Il n’y a pas d’ambiguïté dans ma position (…) Je ne voterai pas Front national, je combats le Front national. Et je dis à tous ceux qui m’écoutent: ne faites pas la terrible erreur de mettre un bulletin de vote pour le Front national car vous pousseriez le pays à un embrasement général dont personne ne voit le bout", a déclaré le candidat de la France insoumise.
Refusant de dire pour sa part s’il votera blanc ou pour Emmanuel Macron, M. Mélenchon a rappelé qu’aux régionales de 2015 déjà il n’avait pas appelé au "front républicain". Prenant ses distances avec le "front républicain", qui consiste à "donner des brevets de pompier à des pyromanes", il s’est justifié en disant qu’"en 2002, on pensait que c’est un accident", désormais "à toutes élections", "on nous tord le bras".
Allant jusqu’à se voir en futur chef d’une majorité de gauche, M. Mélenchon a donné un "conseil" au candidat d’En Marche!, favori d’après les sondages pour le second tour de la présidentielle face à la candidate FN. "Au lieu de m’insulter, au lieu de tordre le bras de mes amis et de les maltraiter, pourquoi par exemple ne ferait-il pas un geste ? Mme le Pen essaye au moins de parler aux Insoumis", s’est-il interrogé. "Lui, il pourrait faire un geste, il pourrait leur dire: écoutez je vous ai compris, je retire mon idée de réforme de code du travail (…) pour que vous puissiez faire un mouvement vers moi", a poursuivi M. Mélenchon, en référence à la volonté de M. Macron de réformer à nouveau le code du travail, par ordonnances, à l’été.
"M. Macron, il faut faire quelque chose, vous ne pouvez pas vous contenter de venir et de dire: Je veux un vote d’adhésion. Non, nous n’adhérons pas à vos thèses. Il prend des risques en se comportant comme il le fait", a jugé M. Mélenchon. "A mon avis, la France va se débarrasser de Marine Le Pen à cette élection, et nous, dans un mois, nous allons tous ensemble nous débarrasser de la politique de M. Macron" à l’occasion des législatives, a dit cet eurodéputé. Et M. Mélenchon a évoqué la possibilité pour lui d’être candidat aux législatives, par exemple à Marseille, Toulouse ou Lille. "J’attends des signes", a-t-il glissé.
Avec afp