Maxence Buttey, élu FN converti à l’islam, suspendu pour « prosélytisme »
Maxence Buttey, 22 ans, conseiller municipal du Front national (FN) à Noisy-le-Grand (région parisienne), et récemment converti à l’islam, a été suspendu « provisoirement » par sa formation politique à cause d’une vidéo envoyée à des cadres du FN. Il est accusé d’avoir voulu faire du « prosélytisme » .
Dans le cadre de sa campagne pour les municipales, Maxence Buttey croise l’imam de Noisy, parle beaucoup avec lui et décide de se convertir en juillet dernier. Maxence a conscience de son parcours atypique. « Bien sûr que certains de mes électeurs seront déçus par mes choix. Mais je suis prêt à leur expliquer que l’islam a vocation à réunir tous les hommes et les femmes », explique-t-il au journal.
L’envoi il y a quelques jours d’une vidéo vantant l’aspect visionnaire du Coran aux cadres du bureau départemental du FN n’a pas été apprécié par Jordan Bardella, le secrétaire du parti FN. « La religion est un choix privé, que je respecte mais qui ne doit pas entrer dans la sphère de nos activités politiques. La vidéo prosélyte envoyée par Maxence est inacceptable. C’est pourquoi j’ai décidé de le suspendre de ses responsabilités au bureau départemental», déclare Jordan Bardella.
Maxence Buttey dément "fermement" les accusations de son parti et préfère expliquer à l’AFP qu’il a envoyé cette vidéo pour "expliquer" sa conversion. Selon lui, cette vidéo a été adressée à "une dizaine" de cadres lors d’un échange d’emails et présente "des miracles scientifiques", dont certains étaient prédits dans le Coran, affirme-t-il.
"Face à l’incompréhension sur mon choix, j’ai voulu m’expliquer, montrer une autre image de cette religion. L’islam, ce n’est pas le jihad", explique cet étudiant en droit, reconnaissant toutefois avoir fait "un mauvais choix" en diffusant cette vidéo.
"Il a eu un comportement prosélyte dans l’enceinte du parti", a jugé samedi le vice-président du Front national, Florian Philippot, lors d’un déplacement au Blanc-Mesnil consacré à la politique du Front national dans le 93. "Sa religion n’est pas l’affaire du parti car nous défendons la laïcité. Mais là, on a quitté le domaine de la conviction personnelle et de la foi. Un parti politique n’est pas le lieu pour cela", a-t-il poursuivi.