"Au mois de juillet, ils (les juges financiers parisiens) ont fait un hold-up sur notre dotation publique, mettant le mouvement que je préside dans une situation extrêmement difficile. Nous sommes évidemment sous le coup d’une épée de Damoclès", a déclaré la présidente du RN (ex-FN) à la presse, lors d’un déplacement à Hénin-Beaumont.
"Le 26 septembre, une décision va intervenir. Si elle est négative, nous risquons la mort du Rassemblement national".
Celle qui est aussi députée de la 11 circonscription du département est à nouveau convoquée devant les juges, dans le cadre de l’affaire des emplois fictifs au Parlement européen.
"Je leur dirai ma manière de penser", a-t-elle répondu, sans dire si elle se conterait d’une simple déclaration, comme lors de sa mise en examen en juin 2017.
L’enquête cible 17 députés et une quarantaine de collaborateurs parlementaires, pour un préjudice évalué par le Parlement européen à 6,8 millions d’euros, entre 2009 et 2017.
Le 28 juin, les juges ont ordonné la saisie de 2 millions d’euros d’aides publiques qui devaient revenir au RN, le qualifiant d’"organisateur des détournements".
Le RN, qui a formé un recours contre cette décision, saura le 26 septembre si la justice confirme ou non la saisie.
"Les coups sont de plus en plus durs, sont de plus en plus nombreux, mais s’ils croient qu’ils vont nous déstabiliser, ils se trompent, car plus nous sommes attaqués, plus nous sommes renforcés dans nos convictions et dans notre volonté de gagner", a déclaré l’ancienne finaliste à l’élection présidentielle de 2017.
Lors de son discours, prononcé à sa permanence, elle est également revenue sur les élections européennes de 2019, et a exhorté les militants à être à "ses côtés".
"On voit se lever partout des forces populaires", a-t-elle déclaré, en citant la Hongrie, la Pologne, l’Autriche "et peut-être aujourd’hui, la Suède" où se tiennent des élections législatives. "Tout semble dire que notre heure est venue."
Marine Le Pen, dont c’était le deuxième déplacement depuis la fin des congés d’été, après Châlons-en Champagne vendredi, fera sa rentrée politique lors d’un meeting le 16 septembre à Fréjus (Var).
Interrogée sur les trois nouvelles démissions au sein du groupe RN au Consiel régional des Hauts-de-France, qui compte désormais 42 membres contre 54 en décembre 2015, Mme Le Pen a affirmé qu’il s’agissait "clairement" d’une question d’ambitions personnelles.