Mali: ouverture des bureaux de vote dans un pays fragilisé par 18 mois de crise politique et sécuriaire
Les bureaux de vote ont ouvert dimanche matin au Mali pour le premier tour de l’élection présidentielle dans un pays durement éprouvé par 18 mois de crise politique et sécuritaire. Peu après le putsch du 22 mars 2012, qui a conduit au renversement du président Amadou Toumani Touré, et à l’annulation de l’élection présidentielle prévue quelques semaines plus tard, le capitaine Amadou Haya Sanogo avait pris le pouvoir pour deux semaines avant de devoir le rendre à des civils sous la pression internationale. Mais le chaos ayant suivi le coup d’Etat et la totale désorganisation d’une armée sous-équipée a profité dans le Nord à la rébellion touareg et aux mouvements djihadistes armés liés à Al-Qaïda, qui ont occupé les deux tiers du pays avant d’en être chassés par une intervention étrangère dirigée par l’armée française à partir du 11 janvier, avec l’appui d’autres armées africaines.
Les bureaux de vote ont ouvert dimanche matin, peu après 8H00 GMT, au Mali pour le premier tour de l’élection présidentielle dans un pays durement éprouvé par un an et demi de crise politique et sécuritaire.Selon la Commission électorale nationale indépendante, plus de 6,8 millions maliens, dont 3.422.140 femmes, sont inscrits sur les listes électorales pour le scrutin de dimanche, qui se déroulera dans 21.023 bureaux de vote répartis sur les huit régions du Mali, dont 2.371 bureaux dans les régions du nord (Tombouctou, Kidal et Gao). La commission électorale a accrédité 3830 observateurs maliens et 1281 observateurs étrangers pour veiller à la régularité du scrutin. Un effectif total de 4.600 éléments des forces de sécurité maliennes sont mobilisés pour la sécurisation de la présidentielle au niveau du district de Bamako, qui compte 3.133 bureaux de vote, tandis que la sécurisation des opérations de vote dans les régions du Nord-Mali ( Gao, Tombouctou et Kidal) est assurée par la Mission intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (Minusma), avec l’appui des forces armées maliennes et françaises.
Sur la liste des vingt-sept prétendants au fauteuil présidentiel de Koulouba, deux candidats font figures de favoris, en l’occurrence l’ancien Premier ministre et ancien président de l’Assemblée nationale Ibrahim Boubacar Keïta, 69 ans, et l’ex-ministre des Finances et ex-président de l’Union économique et monétaire (Uemoa) Soumaïla Cissé, âgé de 63 ans. Si aucun candidat n’obtient la majorité absolue dès le premier tour de scrutin, un second tour sera organisé le 11 août avec les deux prétendants arrivés en tête.
Le successeur du président par intérim, Dioncounda Traoré, au pouvoir depuis avril 2012, aura de très nombreux défis à relever, dont le redressement de la situation économique catastrophique du pays, qui pointe en 2012 au 182ème rang sur 187 de l’indice de développement humain établi par les organisations internationales.Une autre tâche du futur président prioritaire sera d’oeuvrer à l’apaisement des tensions entre les communautés et ethnies du Mali, rendues encore plus vives par l’occupation djihadiste.
"Le régime issu de cette élection (présidentielle) doit travailler en profondeur, sur les voies et moyens de bâtir un Etat solide et démocratique", a déclaré, samedi, M.Traoré, dans un discours à la veille du scrutin. L’élection présidentielle du 28 juillet est un "évènement vital, historique, elle est la manifestation de notre volonté de refonder notre processus démocratique", a-t-il ajouté