Malgré le Ramadan, le Hirak se poursuit en Algérie pour exiger le départ du pouvoir en place

Pour le 113è vendredi du Hirak et malgré le Ramadan, des milliers d’Algériens sont descendus dans les rues de plusieurs villes dans le cadre de leurs marches hebdomadaires réclamant le départ du régime.

Confrontés à plusieurs cordons policiers déployés au cœur de la capitale pour bloquer ces marches pacifiques, les hirakistes ont crié haut et fort leur volonté de « manifester jusqu’au bout » pour défendre les revendications favorables au changement démocratique.

Sous une pluie battante, ces manifestants ont sillonné les rues de la capitale aux cris de « Emmenez-nous tous en prison ! » pour notamment dénoncer les arrestations, interpellations et incarcérations arbitraires perpétrées la semaine passée par les services de sécurité et les autorités judiciaires algériennes.

« Etat civil et non militaire », « le pouvoir est injuste, réveillez-vous les enfants d’Alger », « On ne s’arrêtera pas » et « Bravo les étudiants, l’Algérie est fière de vous », ont également scandé ces manifestants grandement mobilisés pour le premier vendredi du Hirak au cours de ce mois sacré du Ramadan.

« Oh généraux, relâchez nos enfants pour qu’ils passent le Ramadan avec nous », ont chanté enfin d’une seule voix les hirakistes devant des policiers impassibles et sur le qui-vive face à une immense foule qui déborde de tous les coins des quartiers d’Alger-centre.

A Tizi-Ouzou, malgré la pluie qui s’est abattue sur cette ville située à 830 à l’Est d’Alger, la mobilisation était également intacte. Une foule nombreuse a envahi les rues de la ville à l’occasion de ce 113e vendredi de mobilisation populaire.

Parapluie et pancartes en main, les marcheurs ont entonné les slogans anti-pouvoir tout au long de l’itinéraire qu’a emprunté la marche.

A Annaba (550 km à l’Est d’Alger), la mobilisation a été aussi au rendez-vous. Les citoyens sont, une nouvelle fois, descendus dans la rue pour revendiquer le départ du système et l’instauration d’un Etat démocratique.

Les manifestants ont scandé tout au long de la marche les slogans habituels à l’instar de « Libérer les détenus » et « Indépendance de la Justice » et « A bas le régime totalitaire ».

A Oran (Ouest), une foule importante s’est rassemblée à la place d’arme. Munis de banderoles et de pancartes, les manifestants ont entonné des slogans hostiles au pouvoir.

D’autres manifestations ont été organisées également à Jijel, Bouira et Bejaïa pour réclamer l’arrêt de la répression, la libération des détenus et l’instauration d’un Etat de droit.

Et comme à chaque marche, plusieurs arrestations ont été opérées par les services de sécurité dans les rangs de manifestants notamment ceux brandissant des pancartes affichant les noms et visages des récents hirakistes incarcérés à Alger pour avoir tenté d’organiser des marches pacifiques favorables aux revendications du Hirak.

Selon le Comité National de Défense des Détenus (CNLD), des arrestations ont été opérées parmi les manifestants dont un professeur en physique à l’Université des Sciences et de la Technologie d’Alger (USTHB).

« Un sit-in a été organisé devant le commissariat du 6è arrondissement à Didouche Mourad pour réclamer sa libération », a précisé la même source.

Le Hirak, ce mouvement de protestation de grande ampleur qui a chassé le président algérien Abdelaziz Bouteflika du pouvoir après 20 ans de règne sans partage, avait repris le 22 février dernier après près d’une année de suspension pour cause de la pandémie de Covid-19 qui sévit en Algérie et dans le monde entier.

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