Les deux chefs d’Etat, venus ensemble de Paris où M. Steinmeier avait été reçu dans la matinée à l’Elysée, se sont présentés côté à côte dans la crypte du Monument national, construit en 1932, pour honorer la mémoire des milliers de soldats allemands et français tombés sur ce site entre début 1915 et 1918.
Ils se sont donné une brève accolade dans le dos, avant de présider, par une météo glaciale et humide, la cérémonie d’inauguration du nouvel historial franco-allemand.
Cette inauguration marque le début des commémorations du 11 novembre, date de l’Armistice qui mit fin aux combats de 14-18.
"Ce déplacement conjoint et ce geste, ce n’est pas revenir sur un passé douloureux pour nos deux pays, c’est exercer ensemble le devoir de mémoire et le devoir d’histoire qui seul permet de ne pas faire bégayer celle-ci", avait déclaré M. Macron depuis Paris.
M. Steinmeier a souligné, de son côté, "l’importance de rappeler encore une fois à nos peuples d’où nous venons", particulièremnt "dans une phase où nous luttons encore pour sortir de la crise européenne".
Durant l’année 1915, l’éperon rocheux du Hartmannswillerkopf, qui culmine à près de 1.000 mètres d’altitude au sud de l’Alsace a changé huit fois de mains, au cours de combats acharnés qui ont fait des milliers de morts.
Les prédécesseurs des deux actuels présidents, François Hollande et Joachim Gauck, étaient venus en 2014 poser la première pierre de ce musée, qui abrite un ossuaire où reposent les restes de 12.000 soldats inconnus. Sur ce site peu connu de la Grande Guerre, un "Verdun vosgien", chacun des belligérants défendait un sol qu’il considérait comme sien, l’Alsace étant devenue allemande après la guerre de 1870. (afp)