Le Premier ministre britannique, Keir Starmer, a annoncé jeudi un accord pilote sur l’échange de migrants avec la France, qui doit entrer en vigueur dans les « prochaines semaines ».
« J’ai le plaisir d’annoncer aujourd’hui notre accord sur un projet pilote inédit », a dit M. Starmer, lors d’une conférence de presse conjointe avec le président français Emmanuel Macron, qui achève jeudi une visite d’État au Royaume-Uni. Pour la première fois, les migrants arrivant par petits bateaux en Angleterre seront arrêtés puis renvoyés rapidement en France, a dit le Premier ministre britannique.
Selon les chiffres du gouvernement britannique, quelque 38.023 personnes sont arrivées au Royaume-Uni à bord de petites embarcations, Au cours de l’année se terminant en mars dernier. Ce chiffre représente une hausse 22% par rapport à la même période une année auparavant.
Lors de la conférence de presse, tenue sur la base militaire de Northwood, M. Starmer a souligné que l’accord qu’il a qualifié de « révolutionnaire » permettra de réduire considérablement le nombre de personnes traversant illégalement la Manche. Le calendrier de mise en Å“uvre de ce projet sont incertains, mais il s’agit néanmoins du premier accord de ce type conclu entre les deux pays. « Il n’y a pas de solution magique, mais avec un effort uni et de nouvelles tactiques, nous pouvons enfin renverser la situation », a souligné M. Starmer, dont le gouvernement travailliste a fait de la lutte contre l’immigration irrégulière une priorité depuis son arrivée au pouvoir il y a un an.
M. Macron a également salué le projet, tout en pointant à plusieurs reprises le Brexit (retrait du Royaume-Uni de l’Union européenne, UE) comme cause principale de la hausse de traversées de migrants clandestins vers le Royaume-Uni. « Nombreux sont ceux qui ont expliqué que le Brexit permettrait de lutter plus efficacement contre l’immigration clandestine », a-t-il déclaré. « Mais depuis le Brexit, le Royaume-Uni n’a plus d’accord avec l’UE sur l’immigration clandestine… Cela incite à franchir la frontière, ce qui est l’exact opposé des promesses du Brexit. » « L’immigration était un problème européen. Avec votre gouvernement, nous sommes pragmatiques et, pour la première fois en neuf ans, nous apportons une réponse », a-t-il dit.
