Loi Travail : Valls tacle la droite et rejette les accusations de « trahison »
Le Premier ministre participait à un meeting pour défendre la loi El Khomri. Il a appelé à l’union de la gauche pour « mener le combat ».
Source AFP
"Comme vous, je n’accepte pas tous ces procès en trahison de la gauche, ces anathèmes, ces querelles d’arrière-garde. Ils ne font que nous affaiblir collectivement. À un moment où nous devons être forts, pour mener le combat", a lancé Manuel Valls, qui défend une "clarification" des positions à gauche. L’exécutif espère que les amendements préparés par le Sénat de droite vont calmer les critiques à gauche.
Droite et "déclin"
"Ne vous laissez intimider par tous ceux qui au fond ne rêvent que d’opposition, ne rêvent que du retour de la droite pour pouvoir rester uniquement dans la déclamation, dans le bruit mais qui abandonneront ainsi ceux qui attendent de la gauche soutien, solidarité et protection", a dit le Premier ministre. "Quel est le choix qui se présente devant nous? Les méthodes régressives de la droite (ou) l’immobilisme, le statu quo, c’est à dire le déclin pour la France ou bien bâtir ensemble des réformes faites de compromis et de progrès", a-t-il poursuivi.
Comme attendu, le Premier ministre a fustigé une droite qui propose de "déréguler" et dont les candidats à la primaire se prêtent à "un concours pour renverser la table et être à chaque fois de plus en plus dur". Devant environ 500 personnes dont 60 parlementaires PS, il a défendu l’État "colonne vertébrale" de la France, en se demandant "comment construire cet État", quand la droite propose de réduire de 100 milliards d’euros les dépenses publiques et supprimer des centaines de milliers de postes dans la fonction publique.
Alain Juppé cible de Cambadélis
Le porte-parole du gouvernement Stéphane Le Foll et la ministre du Travail Myriam El Khomri sont aussi montés à la tribune, visait à resserrer les rangs de la majorité, divisés par un texte qui a entraîné un mouvement social sans équivalent depuis le début du quinquennat. "Au secours, la droite revient. Mais en plus aujourd’hui, elle prévient! Et le Sénat nous en donne l’expression la plus claire", a fustigé le premier secrétaire du PS Jean-Christophe Cambadélis.
"Le problème de la France, c’est la droite", a insisté Cambadélis, fustigeant les candidats à la primaire – Alain Juppé, Nicolas Sarkozy, François Fillon, Bruno Le Maire… – qui mènent un "concours Lépine des mesures libérales et un véritable concours Le Pen des mesures identitaires". Il s’en est particulièrement pris à Alain Juppé, en tête dans les sondages pour la présidentielle. Cette extrême gauche s’est d’ailleurs rappelé au souvenir des ténors socialistes, en tentant d’accéder au meeting. D’importants cordons policiers ont bloqué l’accès.
En début de soirée, quelque 200 à 300 personnes, dont des membres de la CGT, étaient rassemblées mercredi soir à la sortie du métro Cour Saint-Emilion, à une centaine de mètres de la salle. Une tentative de déborder le filtrage est restée infructueuse, entre jets d’oeufs et slogans très anti-socialistes. "Tout le monde déteste le PS", chantait la petite foule.