Libye: Sarkozy confirme que Bachir Saleh vit en France sous son nom

La France est prête à livrer l’ancien chef de cabinet de Mouammar Kadhafi à Interpol s’il y a un mandat d’arrêt en bonne et due forme contre lui et si les autorités libyennes le réclament, a déclaré mardi Nicolas Sarkozy sur RMC.

Le chef de l’Etat, candidat à un second mandat, a confirmé que Bachir Saleh vivait actuellement en France sous son nom et avec sa famille et qu’il faisait l’objet d’un mandat d’Interpol mais sous une autre identité.

Il a précisé que ce proche de Mouammar Kadhafi, renversé et tué en 2011 par des insurgés soutenus militairement par une coalition internationale conduite par la France et la Grande-Bretagne, avait été accueilli en France "en plein accord" avec le nouveau président libyen, Moustafa Abdeljalil.

"Bachir Saleh est en France sous son identité et la décision pour lui d’être en France a été prise après consultation des autorités libyennes, parce que sa famille était en France", a expliqué le président français. "Nous travaillons main dans la main avec les autorités libyennes. Si M. Saleh est recherché par Interpol, il sera livré à Interpol."

Il a précisé que le mandat de l’organisation internationale de la police criminelle n’était pas encore exécutoire. "Sur le mandat d’Interpol, c’est une autre identité", a-t-il dit.

Selon des informations publiées par la presse, Bachir Saleh est l’objet d’une notice rouge d’Interpol, publiée sur le site internet de l’organisation, sous le nom de Bashir Al-Shrkawi, recherché pour fraude par la Libye.

Les services des ministères des Affaires étrangères et de l’Intérieur "sont en train de regarder cette question", a déclaré Nicolas Sarkozy.

S’il s’avère qu’il est bien l’homme visé Interpol et si la Libye le réclame, il sera remis à cette organisation, "il n’y a pas l’ombre d’un doute", a ajouté le président français.

UN EX-EMISSAIRE DE KADHAFI

Le Premier ministre, François Fillon, avait déclaré lundi sur RTL que Bachir Saleh avait un passeport diplomatique du Niger et bénéficiait de l’immunité diplomatique.

Il avait ajouté que le gouvernement français n’avait pas connaissance d’un mandat d’arrêt contre lui.

Bachir Saleh a été l’un des émissaires envoyés par Mouammar Kadhafi auprès des occidentaux, en particulier de la France, pour tenter de négocier son maintien au pouvoir.

Selon des sources familières du dossier, il a notamment été reçu au début de l’été 2011 par Nicolas Sarkozy.

Le président français a confirmé mardi sur RMC que la France avait proposé la vie sauve et la possibilité de partir en exil à Mouammar Kadhafi si ses troupes, engagées dans des opérations meurtrières contre les insurgés, déposaient les armes.

"Nous avons dit à Kadhafi que si son armée déposait les armes, en accord d’ailleurs avec le président du CNT (Conseil national de transition libyen), il pourrait partir", a-t-il dit.

Le nom de Bachir Saleh est reparu ces derniers jours à propos d’une note présentée par le site internet Mediapart comme venant des autorités du régime Kadhafi et évoquant une décision de la Libye de financer à hauteur de 50 millions d’euros la campagne de Nicolas Sarkozy pour la présidentielle de 2007.

Le président français a dénoncé un "faux grossier", un "montage" et une "manipulation" et porté plainte pour "faux, usage de faux, recel de faux et publication de fausses nouvelles". Le parquet de Paris a ouvert une enquête.

L’ancien chef des services secrets libyens, Moussa Koussa, exilé au Qatar, a nié être le signataire de ce document.

Bachir Saleh, qui aurait été, selon Mediapart, chargé de superviser les versements, a déclaré par l’intermédiaire de son avocat, Pierre Haïk, que la note était mensongère et qu’il n’en avait jamais été, en tout état de cause, le destinataire.

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