Le Parlement libyen va se réunir lundi pour tenter de mettre en place un nouveau calendrier électoral, après le report de l’élection présidentielle qui était prévue vendredi, a-t-on appris de source parlementaire.
Une commission parlementaire a en outre été chargée par le Parlement de préparer une nouvelle feuille de route pour la transition dans le pays, selon la même source.
Le Parlement pourrait aussi proposer un remaniement gouvernemental d’ici la prochaine échéance électorale, voire la formation d’un nouvel exécutif, a poursuivi la source.
Rien ne garantit toutefois que les éventuelles décisions du Parlement, qui siège à Tobrouk dans l’est de la Libye, seront suivies par les autorités de Tripoli puisque une rivalité tenace oppose les deux camps.
C’est d’ailleurs une loi électorale controversée, promulguée en septembre par le chef du Parlement Aguila Saleh et qui a permis à plusieurs candidats clivants de se présenter, qui a été la principale pomme de discorde au coeur des divisions ayant in fine entraîné le report des élections, annoncé mercredi.
La Haute commission électorale (HNEC) a proposé de reporter d’un mois, au 24 janvier 2022, cette échéance cruciale dans le processus de transition parrainé par l’ONU, censé sortir le pays du chaos qui a suivi la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011.
Le Parlement se penchera lundi sur cette proposition mais son adoption est un pari loin d’être gagné vu les rapports exécrables entre certains députés et les autorités de Tripoli.
La HNEC n’est jamais parvenue à publier la liste finale des candidats, son travail ayant été perturbé par les multiples recours pour faire annuler des candidatures contestées, au premier rang desquelles celle de Seif al-Islam Kadhafi, fils du défunt dictateur.
La date du 24 décembre avait été fixée au terme de pourparlers interlibyens entamés il y a un an, sous l’égide de l’ONU. Le mandat du gouvernement intérimaire dirigé par l’homme d’affaires Abdelhamid Dbeibah, mis sur pied pour assurer la transition d’ici les élections, devrait théoriquement prendre fin le 24 décembre.
Par ailleurs, la conseillère spéciale du secrétaire général de l’ONU pour la Libye, Stephanie Williams, a rencontré mercredi « un certain nombre de candidats à la présidentielle pour discuter des moyens de préserver et faire avancer le processus électoral », a-t-elle indiqué sur Twitter.
Parmi eux figure M. Saleh, qui avait provisoirement pris congé de ses fonctions à la tête du Parlement pour briguer la présidence.