Libye : le clan Kadhafi divisé avant la conférence à Paris

Une soixantaine de pays se retrouvent ce jeudi à 17 heures à Paris pour engager, autour de la France et de la Grande-Bretagne, la transition démocratique de la « Libye libre », sur fond d’ultimes combats entre la rébellion et le dernier carré des fidèles du colonel Mouammar Kadhafi. Témoignage des divisions qui règnent au sein du clan du « Guide » déchu : l’un de ses fils, Seif al-Islam, a appelé mercredi les Libyens à résister tandis que son frère Saadi s’est dit prêt à se rendre. Kadhafi, dont la tête a été mise à prix, aurait pour sa part tenté de négocier avec les autorités algériennes d’entrer en Algérie à partir de la ville libyenne frontalière de Ghadames où il se trouve avec sa famille, selon le quotidien algérien « El-Watan ». Le président Bouteflika aurait refusé de prendre la communication quand le dictateur l’a appelé !

Libye : le clan Kadhafi divisé avant la conférence à Paris
"Je vous parle d’une banlieue de Tripoli. Nous voulons tranquilliser le peuple libyen, nous sommes toujours là, la résistance continue et la victoire est proche", a dit Seif al-Islam, dans un nouveau message de défi retransmis par la télévision Arrai, basée à Damas. "Chaque Libyen est Mouammar Kadhafi, chaque Libyen est Seif al-Islam (…) Là où vous vous trouvez face à un ennemi, combattez-le", a-t-il ajouté, en précisant: "Le ‘Guide’ se porte bien".

Alors que les rebelles ont lancé aux partisans de Kadhafi un ultimatum fixé à samedi pour déposer les armes, Seif al-Islam a mis en garde contre un assaut sur Syrte, la région natale de son père, affirmant que "20.000 hommes armés" étaient prêts au combat. Mais le vice-président du Conseil national de transition (CNT), l’organe politique de la rébellion, a raillé ces déclarations, en affirmant que Seif al-Islam vivait dans un "rêve".

Son frère, Saadi Kadhafi, a en revanche adopté un ton différent, qualifiant les rebelles de "frères" et se disant prêt à se rendre pour "arrêter l’effusion de sang", dans une interview le même soir à la chaîne de télévision Al-Arabiya. Saadi est "hésitant" à se rendre, a affirmé le vice-président du conseil militaire des insurgés, Mehdi Harati, mais s’il le fait, "nous assurerons sa sécurité".

Une partie de la famille de Mouammar Kadhafi a déjà fui en Algérie, notamment sa fille Aïcha et deux de ses huit fils -Mohamed et Hannibal.

Pour les rebelles, le "Guide" déchu est "très certainement" en Libye et un responsable au CNT, Ahmad Darrad, a estimé qu’il était de leur "droit de le tuer" s’il ne se rendait pas. La rébellion, qui a offert une récompense de 1,7 million de dollars pour la capture mort ou vivant de Kadhafi, a affirmé avoir arrêté un proche de Kadhafi, Nagi Ahrir, en espérant qu’il les mettra sur sa piste.

Conférence des "amis de la Libye" à Paris

Au lendemain de l’Aïd, fêté dans l’allégresse à Tripoli et ailleurs, et quarante-deux ans jour pour jour après l’arrivée au pouvoir de Kadhafi, des diplomates du monde entier participent ce jeudi à Paris à une conférence des "amis de la Libye". La Russie et la Chine, qui n’ont pas officiellement reconnu le Conseil national de transition, seront représentées.

A l’initiative du sommet, Paris et Londres souhaitent rallier l’ensemble de la communauté internationale derrière le CNT pour entamer sans tarder l’après-Kadhafi et espèrent obtenir le déblocage des avoirs libyens gelés sur décision de l’ONU.

L’Union européenne, en outre, compte lever vendredi une partie de ses sanctions contre des sociétés pétrolières et les ports libyens. La France espère obtenir l’autorisation de débloquer 1,5 milliard d’euros d’avoirs gelés et l’Italie, qui rouvre son ambassade à Tripoli jeudi, a indiqué avoir débloqué 500 millions d’euros. L’Espagne a transféré 16 millions d’euros au CNT.

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