Libye: l’ONU appelle à faire avancer le processus politique

Ghassan Salamé, envoyé spécial de l’ONU pour la Libye, a appelé lundi les dirigeants libyens à faire avancer le processus politique pour tenir des élections "au plus tôt" dans ce pays, lors d’une réunion du Conseil de sécurité.

"Il est essentiel que le processus politique avance", a-t-il dit lors d’une liaison vidéo avec les 15 membres du Conseil, sans donner d’indications sur un calendrier électoral. "Alors que les élections devraient se tenir au plus tôt, les conditions adéquates sont nécessaires, avec un nouveau cycle d’inscriptions électorales, un engagement à l’avance à respecter les résultats, et des arrangements financiers et en matière de sécurité", a-t-il précisé.

Ghassan Salamé a déploré que "les vues libyennes divergent radicalement" sur le projet de nouvelle Constitution. "Alors que certains prônent d’organiser directement un référendum, d’autres ne sont pas d’accord avec le texte et demandent des amendements". Certains poussent à un "retour à la précédente Constitution ou réclament des garanties spécifiques, assurant qu’à défaut ils s’opposeront catégoriquement à l’organisation d’un référendum", a indiqué le responsable de l’ONU.

Il a promis de dévoiler des propositions pour un référendum ou des élections nationales lors d’une prochaine rencontre avec le Conseil de sécurité, tablant toujours sur un scrutin en 2018.

"Le statu quo n’est pas acceptable et il appartient désormais aux acteurs politiques libyens de respecter la volonté populaire qui est favorable aux élections", a abondé lors de la discussion l’ambassadeur français, François Delattre.

"Les dirigeants libyens doivent s’engager dans le processus électoral et à respecter la volonté du peuple libyen", a aussi dit son homologue américaine, Nikki Haley. "Depuis 2012, les Etats-Unis ont donné plus de 32 millions de dollars pour préparer les élections et rédiger une nouvelle Constitution", a-t-elle rappelé, exhortant les autres donateurs à fournir leur part aux organisateurs des élections.

Depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011, la Libye peine à se relever et reste déchirée par des luttes de pouvoir et minée par une insécurité chronique. Elle est dirigée par deux autorités rivales, à Tripoli par le gouvernement d’union nationale (GNA) soutenu par la communauté internationale, et dans l’est par un cabinet parallèle appuyé par l’Armée nationale libyenne (ANL) autoproclamée par le général Khalifa Haftar.

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