Libye: HRW évoque des crimes de guerre à Benghazi

L’organisation Human Rights Watch (HRW) a évoqué mercredi de graves violations des droits de l’Homme et des "crimes de guerre" commis à Benghazi par les forces sous le commandement du maréchal Khalifa Haftar, l’homme fort des autorités de l’est de la Libye.

"Les forces de l’armée nationale libyenne (ANL) (autoproclamée par le maréchal Haftar) pourraient avoir commis des crimes de guerre (…) dont des actes de tortures contre des civils et des exécutions sommaires", a indiqué HRW dans son communiqué.

Les forces sous le commandement de Khalifa Haftar "se sont livrées à des tueries et auraient profané les tombes de leurs rivaux à Benghazi", deuxième ville libyenne, selon ce communiqué.

Les faits remontent au 18 mars 2017, lorsque les forces de l’ANL ont mené une offensive contre les derniers bastions des groupes jihadistes à Benghazi dont certains ont pris la fuite pendant la nuit.

Selon HRW, "des vidéos et photos reçues de proches des victimes, de journalistes et de militants" des droits de l’Homme montrent des cadavres de jihadistes "que les combattants des forces de l’ANL auraient profané et mutilé, pendant ou après l’évacuation des résidents du secteur de Ganfouda le 18 mars".

Des vidéos et des photos, qui n’ont pu être vérifiées de source indépendante, ont par ailleurs circulé sur les réseaux sociaux, montrant un homme armé portant un t-shirt noir frappé de l’emblème de l’ANL, exécutant trois hommes, agenouillés face au mur, les mains liées derrière le dos.

Après plusieurs démentis de la part du commandement de l’ANL, un haut responsable des forces spéciales à Benghazi Wanis Boukhamada a réagi mardi soir par la voix d’une agence de presse loyale aux autorités dans l’est en dénonçant les exactions et promettant de poursuivre et de punir les responsables.

Le chef de la Mission d’appui des Nations unies en Libye Martin Kobler s’est dit "scandalisé par les violations du droit international humanitaire et des droits de l’Homme en Libye".

"Il faut mettre fin à l’impunité", a-t-il indiqué mercredi sur son compte Twitter, rappelant que de tels faits "sont passibles de poursuites pénales, y compris devant la Cour pénale internationale".

Bête noire des islamistes, Khalifa Haftar a réussi à reconquérir une grande partie de la ville de Benghazi, berceau de la révolution libyenne, tombée aux mains de jihadistes en 2014.

L’ANL, auto-proclamée et dirigée par Haftar, livre une guerre sans relâche contre des groupes jihadistes cernés dans leurs derniers bastions à l’ouest de Benghazi.

Parmi ces groupes, figure le Conseil de la Choura des révolutionnaires de Benghazi, une coalition de milices islamistes dont fait partie notamment Ansar Asharia, un groupe proche d’Al-Qaïda.

afp

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