Pour réclamer "la chute du régime", les contestataires sont attendus à partir de 15H00 (13H00 GMT) sur la place des Martyrs au coeur de Beyrouth, épicentre d’un soulèvement inédit, provoqué par le ras-le-bol face à une situation économique désastreuse et des services publics en déliquescence, et qui a quasiment paralysé le Liban pendant près de deux semaines.
Dimanche matin, à Baabda, au sud-est de la capitale, plusieurs milliers de personnes se sont rassemblées sur la route menant au palais présidentiel, brandissant des drapeaux libanais et les étendards orange aux couleurs du parti de M. Aoun, le Courant patriotique libre (CPL), a constaté un photographe de l’AFP.
La foule compacte s’étalait sur près de deux kilomètres, d’après le photographe. Certains participants étaient vêtus en orange, d’autres brandissaient des portraits du président de 84 ans.
"Nous sommes là général, on ne va pas te laisser tant qu’on sera vivant", pouvait-on lire sur une pancarte.
D’autres encore ont défendu le bilan du chef de l’Etat, un ancien général qui a dirigé autrefois l’armée libanaise.
Au Liban, plus du quart de la population vivait sous le seuil de pauvreté en 2012, selon la Banque mondiale (BM).
Confrontés à une économie au bord du gouffre, les Libanais sont exaspérés par l’absence de services publics dignes de ce nom, avec de graves pénuries d’eau et d’électricité, et une gestion archaïque des déchets.
Ces dernières années la croissance économique s’est tassée. Elle devrait atteindre 0,2% en 2019, selon le Fonds monétaire international (FMI), contre plus de 10% en 2009.