Les suc­cès de la di­plo­ma­tie Marocaine « mettent en re­lief la perte de pro­fon­deur stra­té­gique d’Al­ger » (Figaro)

Sous le titre « Le Maroc est-il la future grande puissance africaine ? », le journal Le Figaro de lundi constate que l’offensive du Maroc sur le front di­plo­ma­tique afri­cain « pré­oc­cupe le rival algérien ».

L’Algérie, « tu­teur as­sumé du Front Po­li­sa­rio », « or­ga­nise sa cam­pagne contre le re­tour du Maroc dans les rangs de l’Union afri­caine », souligne le journal, rappelant que « Les voi­sins magh­ré­bins ont fermé leur fron­tière com­mune en 1994 et ne semblent pas dis­po­sés à la rou­vrir mal­gré les consé­quences éco­no­miques et hu­maines né­fastes du ver­rouillage ».

« Les po­si­tions sont fi­gées, mais en es­sayant de bou­ger les lignes, Mo­ham­med VI bous­cule Alger », relève le Figaro.

Pour le journal, « Les suc­cès d’une di­plo­ma­tie Marocaine, en me­sure de concur­ren­cer son rival jus­qu’en Afrique de l’Est, placent l’Al­gé­rie sur la dé­fen­sive », indiquant que ces succès « mettent en re­lief la perte de pro­fon­deur stra­té­gique d’Al­ger ».

« L’époque où Ab­de­la­ziz Bou­te­flika était om­ni­pré­sent sur la scène in­ter­na­tio­nale s’est ache­vée voici dix ans avec le début des pro­blèmes de santé du pré­sident al­gé­rien. L’Al­gé­rie est même ta­lon­née dans sa chasse gar­dée du dé­sert ma­lien où le Maroc par­raine des groupes toua­regs », souligne Le Figaro.

Le quotidien note en outre que les pays africains ont fait part officiellement de leur souhait de voir le Royaume de retour dans l’organisation panafricaine, soulignant que dans l’ensemble, le continent est satisfait à l’idée d’une plus grande implication du Maroc dans l’Union africaine.

Les présidents sénégalais et ivoirien, Macky Sall et Alassane Ouattara ne cachent pas leur enthousiasme, indique le journal, faisant remarquer que le choix fait par le Souverain de prononcer pour la première fois à l’étranger le discours du 6 novembre commémorant la Marche verte depuis Dakar a été particulièrement apprécié.

Les autres États aussi ont été sensibles aux efforts de séduction marocains, poursuit-il, relevant que le Maroc représente l’économie la plus dynamique d’un continent qui cherche à relancer sa croissance.

«Paul Ka­game s’est mon­tré très élo­gieux, relève le journal. « Pour nous, le mo­ment pour le Maroc de re­joindre ses frères et ses sœurs est venu », a ainsi ex­pli­qué Louise Mu­shi-ki­wabo, la mi­nistre rwan­daise des Af­faires étran­gères ».

« Ces États se rendent compte que le poids de la di­plo­ma­tie du Maroc, pays à la fois fran­co­phone et ara­bo­phone, peut rééquilibrer les choses au sein de l’Union afri­caine et lui don­ner plus de poids à l’ex­té­rieur », sou­ligne un di­plo­mate fran­çais, cité par Le Figaro.

La tournée entreprise au dernier trimestre de 2016 par le roi Mohammed VI dans des pays d’Afrique de l’Est (Rwanda, Tanzanie, Éthiopie, Madagascar) ainsi qu’au Nigeria, montre que le Royaume veut devenir un acteur majeur hors de sa zone d’influence traditionnelle, poursuit le journal.

Selon la Banque afri­caine de dé­ve­lop­pe­ment, 85 % des in­ves­tis­se­ments Marocains sont en Afrique. Le royaume est le deuxième in­ves­tis­seur du conti­nent der­rière l’Afrique du Sud. Les grands groupes (banque, bâ­ti­ment, en­grais, té­lé­coms) étaient par­ties pre­nantes de la der­nière tour­née royale. De nom­breux contrats et pro­jets d’in­ves­tis­se­ments ont été dé­voi­lés à cette oc­ca­sion. Usines d’en­grais de l’Of­fice ché­ri­fien des phos­phates, ra­chat de la Co­ge­banque (Rwanda) par At­ti­ja­ri­wafa, ou en­core un pro­jet de ga­zo­duc avec le Ni­ge­ria.

Laisser un commentaire

Votre adresse email ne sera pas publiée.

Ce site Web utilise des cookies pour améliorer votre expérience. Nous supposerons que vous êtes d'accord avec cela, mais vous pouvez vous désinscrire si vous le souhaitez. J'accepte Lire la suite