Les réserves de change de l’Algérie fondent, selon la Banque mondiale
Les prévisions de la Banque mondiale selon lesquelles les réserves de change de l’Algérie passeront sous la barre des 60 milliards de dollars en 2018 énervent au plus au haut point les autorités algériennes.
"Un optimisme loin d’être partagé par les experts financiers", selon l’hebdomadaire. "Les projections de la BM sont crédibles : le déficit de la balance commerciale devrait fluctuer entre 27 et 28 milliards de dollars par an au cours des trois prochaines années, explique un haut cadre de la finance. Cette cagnotte fond de 20 milliards par an. Faites le calcul."
Les hydrocarbures représentent 95% des recettes extérieures de l’Algérie et contribuent à hauteur de 60% au budget de l’Etat. Et le pétrole oscille autour de 50 dollars le baril depuis plus d’un an.
Pour avoir osé le dire en public, et laisser planer le doute d’une possible faillite de l’Etat cette année, le président de la banque d’Algérie, Mohammed Laksaci, a été limogé au début du mois de juin, officiellement pour mauvaise gestion de la baisse des cours du pétrole.
Le ministre des finances Abderahmane Benkhalfa et son collègue de l’Energie, Salah Khebri ont été limogé deux semaines plus tard, un an seulement après leur entrée en fonction, officiellement pour incompétence.
Mais les chiffres parlent d’eux même. 2015 était déjà une très mauvaise année, le déficit public a atteint 17% du PIB. Pour 2016, la situation s’annonce encore plus grave puisque sur les deux premiers mois de l’année, le solde du trésor algérien a baissé de 240% par rapport à 2015.