– Boris Johnson, l’homme du Brexit
L’ancien maire de Londres a confirmé jeudi qu’il serait candidat au poste de Premier ministre et fait figure de favori, selon la société de paris Ladbrokes.
"Bojo", 54 ans, a été l’un des grands artisans de la victoire du Brexit au référendum de juin 2016, dont il tire encore aujourd’hui une grande partie de sa légitimité.
Nommé ministre des Affaires étrangères dans la foulée par Theresa May, il n’a cessé de lui savonner la planche en critiquant sa stratégie dans les négociations avec Bruxelles, avant de quitter le gouvernement pour défendre une rupture nette avec l’UE.
Habile et charismatique, il est populaire chez les militants de base mais moins auprès de ses pairs, qui lui reprochent ses nombreuses gaffes et un certain dilettantisme.
– Michael Gove, l’esprit félon
Ministre de l’Environnement et pourfendeur du plastique, cet eurosceptique de 51 ans a joué le rôle de caution pour les partisans du Brexit dans le gouvernement May.
Lieutenant de Boris Johnson pendant la campagne référendaire, Michael Gove l’a poignardé dans le dos en lui retirant son soutien au moment où celui-ci s’apprêtait à briguer la tête du gouvernement, pour présenter sa propre candidature, avant d’être finalement éliminé lors du vote des membres du parti.
Il peut apparaître comme l’homme de la situation grâce à la souplesse de ses positions.
– Jeremy Hunt, le néo-Brexiter
Agé de 52 ans, le ministre des Affaires étrangères avait soutenu le maintien dans l’UE avant de changer d’avis, déçu par l’approche "arrogante" de Bruxelles dans les négociations.
Ancien homme d’affaires parlant couramment le japonais, il s’est taillé une réputation de responsable ne craignant pas les défis, après avoir présidé pendant six ans aux destinées du service public de santé (NHS), confronté à une crise profonde, quand il était ministre de la Santé.
– Andrea Leadsom, la consensuelle
Finaliste malheureuse dans la course au poste de chef du gouvernement en 2016 face à Theresa May, la ministre chargée des relations avec le Parlement est une fervente avocate du Brexit.
Admiratrice de Margaret Thatcher, Andrea Leadsom, 56 ans, a passé trois décennies à la City de Londres. Elle a commencé à se faire un nom lors de la campagne du référendum, alors qu’elle était secrétaire d’Etat à l’Energie, défendant avec passion la sortie de l’UE sans se départir de son calme et de son sourire.
Elle peut faire figure de candidate de consensus.
– Dominic Raab, le jeune loup
Nommé ministre du Brexit en juillet, Dominic Raab avait démissionné quatre mois plus tard, en désaccord avec Theresa May sur l’accord de retrait conclu avec Bruxelles.
Se voit-il à Downing Street ? "Il ne faut jamais dire jamais", a récemment déclaré ce député ultra-libéral de 45 ans, eurosceptique pur jus.
Ancien avocat spécialisé en droit international, il est l’une des figures de la nouvelle garde des conservateurs.
– Sajid Javid, partisan du thatchérisme
Nommé en avril 2018 à la tête du ministère de l’Intérieur, Sajid Javid, 49 ans, a gagné le respect des siens avec sa gestion du scandale "Windrush" – le traitement des immigrés d’origine caribéenne arrivés au Royaume-Uni après la Deuxième Guerre mondiale.
Admirateur de Margaret Thatcher, l’ancien banquier d’affaires et fils d’un chauffeur de bus pakistanais s’était prononcé contre le Brexit au moment du référendum de juin 2016 mais défend depuis des positions eurosceptiques.
– Amber Rudd, l’héritière
Elue députée en 2010 après une carrière dans la finance et le journalisme économique, elle a accompagné Theresa May dans son accession au pouvoir, soutien dont elle a récolté les fruits en recevant les portefeuilles de l’Intérieur, puis du Travail.
Réputée travailleuse et efficace, Amber Rudd, 55 ans, pourrait pâtir de sa réputation d’europhile.
– Les outsiders
Esther McVey, ex-ministre de l’Emploi, ex-présentatrice de télévision, s’est dite prête à se lancer dans la course, tout comme le député Rory Stewart, ancien tuteur des princes William et Harry, qui trouve l’idée "enthousiasmante".