Les opposants au mariage gay se mobilisent pour le 26 mai, des violences à craindre

Les opposants au mariage homosexuel livrent un baroud d’honneur dimanche lors d’une nouvelle manifestation d’ampleur à Paris, tiraillés entre les craintes de débordements et les tentatives de récupération politique, par l’UMP notamment. Après un recul de la mobilisation le 21 avril (45.000 manifestants selon la police, 270.000 selon les organisateurs contre 300.000 et 1,4 million le 24 mars), les organisateurs de "La Manif pour tous" appellent à "une lame de fond".

Le collectif, qui a imprimé deux millions de tracts pour dire "Non à la loi Taubira", promulguée le 18 mai, a convoqué l’écrivain catholique Charles Péguy pour dire sa détermination : "Rien n’est aussi poignant, je le sais, que le spectacle de tout un peuple qui se relève et veut son relèvement".

"Nous voulons qu’on comprenne que cette loi, qui change la filiation humaine, ne peut pas rester en application longtemps", explique Frigide Barjot, la figure de proue du mouvement.

"La loi a été votée, entièrement validée par le Conseil constitutionnel. Nous sommes des républicains, nous la respectons. Pour autant, nous contestons ses fondements", ajoute-t-elle, évoquant "un changement de civilisation".

Aux termes de loi, qui fait de la France le 14e pays au monde à autoriser le mariage de couples homosexuels, une première union sera célébrée le 29 mai à Montpellier (Hérault).

Les "anti" mariage gay s’opposent aussi à la possibilité d’adoption offerte désormais aux couples de même sexe et disent redouter l’ouverture de la procréation médicalement assistée (PMA) aux couples de lesbiennes, sujet renvoyé à un prochain projet de loi sur la famille, et partant, l’instauration de la gestation pour autrui (GPA), interdite en France.

Les principes posés, la réalité, ses tensions et ses aspérités politiques, s’est imposée à "La Manif pour tous". Au point que Frigide Barjot, qui craint des violences émanant de "groupuscules d’extrême droite", s’est interrogée jeudi sur sa participation à la manifestation de dimanche.

S’"il n’y a pas véritablement d’appels au calme et à la responsabilisation de chacun, le plus grand risque sera que la manifestation, aussi massive soit-elle, tourne à la violence", a-t-elle dit sur Radio Notre-Dame. Frigide Barjot fera connaÂŒtre ses intentions vendredi.

Le ministre de l’Intérieur a assuré jeudi qu’elle serait "évidemment protégée". "Les forces de l’ordre feront tout pour que cette manifestation se passe bien", mais "je ne vous cache pas (…) mon inquiétude liée à ces groupes d’extrême droite identitaires, qui ont été présents dans les différentes manifestations", a dit Manuel Valls sur Public Sénat.

Le collectif a fait appel à des sociétés de sécurité privées, qui épauleront son service d’ordre constitué de bénévoles, et le ministère de l’Intérieur a prévu un important dispositif policier. Trois cortèges convergeront à partir de 14h00 de Porte Dauphine, Porte de Saint-Cloud et place Valhubert (pont d’Austerlitz) vers l’esplanade des Invalides.

Laisser un commentaire

Votre adresse email ne sera pas publiée.

Ce site Web utilise des cookies pour améliorer votre expérience. Nous supposerons que vous êtes d'accord avec cela, mais vous pouvez vous désinscrire si vous le souhaitez. J'accepte Lire la suite