Alors que des millions de chrétiens dans le monde s’apprêtent dimanche à fêter Noël, les fidèles devaient participer à la messe de minuit dans l’église de la Nativité à Bethléem, lieu de naissance du Christ selon la tradition chrétienne, où les célébrations sont néanmoins assombries.
L’annonce du président américain « a créé des tensions autour de Jérusalem et détourné l’attention de Noël », a regretté au cours des derniers jours l’archevêque Pierbattista Pizzaballa, un haut dignitaire catholique romain du Proche-Orient.
Dimanche matin, sur la plage de la Mangeoire à Bethléem, l’ambiance paraissait ainsi plutôt morose, malgré les chants de Noël diffusés par haut-parleurs. Seules quelques dizaines de visiteurs palestiniens et étrangers bravaient le froid relatif et la grisaille. Depuis la montée des tensions liée à la décision américaine, « c’est triste », « les gens sortent peu », a dit à l’Agence France-Presse Nahil Banoura, Palestinien de confession chrétienne originaire de Beit Chahour.
Depuis le 6 décembre, selon Mgr Pizzaballa, des dizaines de groupes ont annulé leur voyage, et les visiteurs étrangers, habituellement nombreux à Noël lorsque la situation sécuritaire le permet, se sont faits rares à Bethléem.
Pour les Palestiniens, chrétiens comme musulmans, la reconnaissance de Jérusalem comme capitale d’Israël par Washington ne préjuge pas seulement du résultat de négociations, dont le statut de la ville devrait faire l’objet. Elle nie l’identité arabe de Jérusalem-Est, occupée et annexée par Israël, et mine leur aspiration à établir un jour la capitale de leur futur État dans la partie orientale de la ville.

