L’économie française se redressera moins vite qu’anticipé, selon la Banque de France
La Banque de France estime désormais que le produit intérieur brut (PIB) rebondira de 5% l’an prochain, après une chute de 9% cette année, signe que l’économie française mettra plus de temps à retrouver son niveau d’avant-crise qu’anticipé jusqu’ici.
« L’hypothèse est que l’épidémie ne cesserait pas immédiatement et que le déploiement généralisé de vaccins ne serait pleinement effectif que fin 2021 », ce qui signifie que « le niveau d’activité de fin 2019 ne serait retrouvé qu’à mi-2022 », explique la Banque de France (BdF) dans ses projections macroéconomiques publiées lundi.
Ainsi, après le rebond de l’an prochain, la croissance poursuivra au même rythme de 5% en 2022, avant de se tasser à un niveau « moins inhabituel » légèrement supérieur à 2% en 2023, prévoit la banque centrale française.
Il y a trois mois, la BdF tablait sur une contraction du PIB de 8,7% cette année, avant une reprise de 7,4% l’an prochain.
Mais depuis, la France a fait face à la deuxième vague de l’épidémie de Covid-19, et le reconfinement a provoqué une chute de l’activité de 11% en novembre par rapport à son niveau d’avant-crise. Et elle devrait être encore 8% en deçà de la normale en décembre, alors que le déconfinement va être moins rapide.
La persistance de l’épidémie début 2021 devrait toujours contraindre la consommation des ménages, même si elle se redresserait nettement avec la levée progressive des pressions sanitaires durant l’année, estime la Banque de France.
Il faudra toutefois attendre 2022 pour la voir retrouver son niveau d’avant-crise, et peut-être même le dépasser temporairement, tandis que le plan de relance devrait soutenir l’investissement privé et public.
Et malgré la reprise de l’économie, la France devrait connaître une montée rapide du chômage, résultat des difficultés accumulées par les entreprises. Il atteindrait un pic proche de 11% au premier semestre 2021, avant une décrue à 9% fin 2022.
Face aux incertitudes sur l’évolution de l’épidémie, la Banque de France présente aussi un scénario plus favorable d’un rebond du PIB de 7% en 2021 si la situation sanitaire s’améliore plus rapidement. A l’inverse, un scénario plus pessimiste de circulation toujours forte du virus entraînerait une nouvelle contraction du PIB de 1%.
Le gouvernement table lui sur une croissance de 6% l’an prochain, après une contraction anticipée de 11% cette année, quand l’OCDE anticipe aussi une hausse du PIB de 6% en 2021, mais après une récession de 9,1% cette année.