Le prince héritier promet une Arabie « totalement différente » dans 5 ans

Le prince héritier d’Arabie saoudite, Mohammed ben Salmane, a affirmé mercredi que son pays serait « totalement différent » dans cinq ans, promettant de continuer dans la voie des réformes pour diversifier l’économie du royaume pétrolier.

Dans une déclaration surprenante à l’égard du Qatar, pays avec lequel Ryad a rompu en juin 2017, il a fait l’éloge de l’économie de son voisin, des propos inédits d’un responsable saoudien sur ce pays depuis la rupture.

"Je crois que le Moyen-Orient est la nouvelle Europe", a affirmé le prince devant le Forum international sur l’investissement (FII), réuni à Ryad.

"Dans cinq ans, l’Arabie saoudite sera totalement différente. Bahreïn sera différent, de même que le Koweït. Même le Qatar, avec qui nous sommes en désaccord, a une économie solide et sera totalement différent dans cinq ans", a-t-il dit.

D’habitude, le royaume affirme que l’économie du Qatar s’est affaiblie après la rupture avec ce pays auquel Ryad impose un embargo.

L’Arabie saoudite, Bahreïn, l’Egypte et les Emirats arabes unis ont rompu leurs relations diplomatiques avec le Qatar, l’accusant de soutenir des groupes "terroristes" et lui reprochant son rapprochement avec l’Iran chiite, grand rival régional du royaume. Doha dément les accusations de soutien au "terrorisme".

Le prince héritier est à l’origine d’un plan de réformes économiques et sociales, "Vision 2030", qui prévoit des méga-projets futuristes et vise à diversifier les ressources du royaume et à l’orienter davantage vers les services et les nouvelles technologies, loin du pétrole.

"Si nous réussissons dans les cinq années à venir, d’autres pays (de la région) nous suivront", a-t-il affirmé. "C’est la bataille des Saoudiens et c’est ma bataille dans laquelle je suis engagé personnellement".

Le prince héritier s’exprimait au deuxième jour d’une réunion, boycottée par des dirigeants étrangers et grands chefs d’entreprise en raison du tollé international provoqué par le meurtre du journaliste et opposant saoudien Jamal Khashoggi au consulat de son pays à Istanbul.

Il a ajouté que son pays avait déjà fait "de très grands pas" pour développer son économie. "Les chiffres parlent d’eux-mêmes. Nos revenus non pétroliers ont quasiment triplé".

Le royaume est empêtré dans une guerre coûteuse au Yémen.

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