Le président tunisien Kais Saied est en faveur d’un dialogue national, comme l’a proposé la centrale syndicale l’UGTT, afin de trouver des solutions à la situation difficile dans le pays, a annoncé mercredi la présidence.
Début décembre, l’Union générale des travailleurs tunisiens (UGTT) avait présenté à M. Saied une initiative pour l’organisation d’un dialogue national réunissant toutes les parties nationales et politiques « pour trouver des solutions aux problèmes politique, économique et social », selon le bref communiqué de la présidence.
Le président a eu une réunion mercredi avec le secrétaire général de ce syndicat, Noureddine Taboubi, durant laquelle il a approuvé l’organisation de ce dialogue « pour corriger le processus de la révolution qui a été dévié », a indiqué la même source.
M. Saied a exigé la participation dans ce dialogue « des représentants de jeunes de toutes les régions de la République », est-il précisé.
Aucune date n’a été fixée pour la tenue de ce dialogue national.
Dix ans après le soulèvement de décembre 2010 ayant abouti à la chute du président Ben Ali le 14 janvier 2011, la Tunisie est encore secouée par une instabilité politique et des problèmes socio-économiques.
La classe politique, plus fragmentée que jamais depuis les législatives de 2019, se déchire sans parvenir à passer à l’action alors que l’urgence sociale s’accentue, avec les retombées dramatiques de la pandémie de nouveau coronavirus.
La centrale syndicale, qui a participé à la lutte pour l’indépendance, a déjà joué un rôle clé lors de la transition politique post-révolution de 2011, ce qui lui a valu d’obtenir en 2015 le prix Nobel de la Paix avec les autres acteurs du « dialogue national ». Il a par ailleurs participé à élaborer la feuille de route du gouvernement d’union nationale désigné en août 2016.