« Le président Buhari vient d’annoncer son intention d’obtenir l’investiture du All progressive Congress (APC) et de concourir pour un second mandat aux élections de 2019 », a annoncé le compte officiel Twitter de la présidence.
L’ancien général âgé de 75 ans, a fait cette annonce lors d’une réunion de l’APC (au pouvoir) à Abuja, après avoir laissé planer le suspense durant plusieurs mois et alors que de nombreux gouverneurs d’Etats, membres de l’APC, lui ont publiquement affirmé leur soutien récemment.
« La victoire est assurée par la grâce de Dieu, et ensemble nous devons continuer à assainir l’environnement politique du Nigeria », a ensuite déclaré Muhammadu Buhari, cité dans un communiqué de la présidence.
Surnommé « Baba go slow » pour sa lenteur à réagir aux crises qui ont secoué le pays depuis trois ans, qu’il s’agisse de récession économique ou de conflits armés, ce Peul originaire du nord musulman va devoir convaincre au-delà de sa région natale, où il reste populaire, qu’il est encore capable de diriger le géant anglophone de 180 millions d’habitants.
Il a effectué fin mars sa première visite officielle à Lagos, poumon économique du Nigeria. Car s’il espère gagner, le président aura besoin du soutien du sud-ouest, dominé par l’un des principaux groupes ethniques, les Yorouba.
Pour Cheta Nwanze, du cabinet SBM Intelligence basé à Lagos, sa candidature n’est « pas une surprise » mais cela « va galvaniser beaucoup d’opposition au sein de l’APC ».
« Son principal défi va être de construire un bloc solide au sein de l’APC qui puisse lui assurer (la victoire) sans faire éclater le parti », a ajouté M. Nwanze, joint au téléphone par l’AFP.
De nombreuses spéculations couraient au Nigeria sur sa volonté de briguer ou non un second mandat. Le président a passé de longs mois à Londres pour se faire soigner d’une maladie non révélée au public en 2017. Il voyage rarement à l’extérieur de la capitale fédérale, et n’a visité que quelques uns des 36 Etats du Nigeria depuis son élection en 2015.
Alors que le premier producteur de pétrole africain a traversé l’an dernier une récession économique aggravée par la chute des cours du baril, le chef de l’Etat a été largement critiqué pour sa passivité et la rigidité de sa politique monétaire, qui a découragé les investisseurs étrangers.