"Je viens d’abord remercier le président Sarkozy et son gouvernement pour l’intervention (militaire) menée en avril sous mandat des Nations unies. Sans elle, il y aurait eu, en Côte d’Ivoire, un génocide pire qu’au Rwanda", a déclaré M. Ouattara dont la visite intervient huit mois après son installation à la présidence de la Côte d’Ivoire, au terme d’une crise politique causée par la contestation par Laurent Gbagbo de sa défaite à l’élection de novembre 2010.
Durant la crise ivoirienne, les forces françaises avaient participé, à la demande de l’ONU, aux opérations menées par sa mission en Côte d’Ivoire (ONUCI), pour "neutraliser les armes lourdes utilisées contre la population civile" à Abidjan.
"Abidjan, c’est 6 millions d’habitants. Tel que c’était parti, on aurait pu avoir un million de personnes assassinées", a souligné le président ivoirien.
Son gouvernement souhaite, selon lui, développer avec la France, en tant que partenaire "privilégié" de la Côte d’Ivoire, "un accord de partenariat ambitieux et transparent", notamment en matière de défense.
La France compte quelque 1.100 militaires en Côte d’Ivoire, dans le cadre de la force Licorne qui a pour mission de soutenir la Mission de l’ONU dans ce pays et d’assurer la sécurité des ressortissants français et étrangers présents dans le pays.
"La France doit rester dans notre pays plus longtemps et de manière plus substantielle. Je comprends les contraintes budgétaires, mais Paris doit bien prendre en compte la fragilisation de l’Afrique du Nord", a plaidé M. Ouattara.
"Il est important que nous ayons une coopération plus forte en matière d’équipement et de formation mais aussi dans le renseignement et la lutte contre le terrorisme. La France devrait investir plus dans ces domaines", a-t-il ajouté.
Sur le plan économique, le président ivoirien devrait lancer, vendredi au siège du Patronat français (MEDEF), un appel aux entreprises françaises pour "les inciter à accélérer leur retour" à son pays.
"Les entreprises des autres pays reviennent au galop, pas les françaises et je le regrette", a dit M. Ouattara qui souhaite également évoquer avec les responsables français la question d’obtention des visas. "Cette question a créé un problème de perception du gouvernement français en Afrique, il faut regarder cela de près. C’est une affaire française. Mais entre amis, on peut se faire des suggestions", a-t-il conclu.