Selon les informations du journal local Le Dauphiné Libéré, habituellement bien informé sur les séjours médicaux du chef de l’État algérien à Grenoble, « Abdelaziz Bouteflika doit rester hospitalisé plusieurs jours en vue d’une éventuelle intervention chirurgicale ».
Âgé de 79 ans, Abdelaziz Bouteflika a été frappé en 2013 par un AVC qui a considérablement amoindri ses capacités de mobilité et d’élocution. Son état de santé nécessite régulièrement des soins qui lui sont prodigués à l’étranger notamment en France.
Aucun détail n’a été donné sur l’hôpital où devaient avoir lieu les examens médicaux du président qui a déjà effectué deux séjours à Grenoble, en novembre 2014 et décembre 2015.
Son cardiologue, Jacques Monségu, qui officiait auparavant à l’hôpital militaire du Val-de-Grâce à Paris, travaille désormais au Groupe Hospitalier Mutualiste de Grenoble.
Un 5e mandat en toile de fond
Les rumeurs sur une dégradation de l’état de santé de M. Bouteflika sont récurrentes et des dirigeants de l’opposition n’hésitent pas à évoquer une "vacance de pouvoir" en Algérie, "accaparé" selon eux par des proches, dont notamment le frère et conseiller spécial du président, Saïd.
Pour contrecarrer les rumeurs sur l’incapacité de Bouteflika à gouverner, le secrétaire général du FLN, Djamel Ould Abbes, a déclaré, selon le site TSA, que « le président se porte mieux et pourrait même reprendre l’usage de ses jambes dans les tout prochains mois ». Décryptée par certains observateurs, cette affirmation « va au-delà du simple diagnostic médical » et aurait une signification politique dans le sens d’un cinquième mandat du président Bouteflika. Et Le Temps d’Algérie, cité par Le Dauphiné libéré, d’expliquer le même jour que « les dernières sorties publiques du président de la République » n’avaient « sans doute rien de fortuit ». « La multiplication des apparitions de Bouteflika sur le « terrain » se déclinent comme un message subliminal à ceux – acteurs politiques ou d’autres – qui l’ont enterré vivant », a-t-il conclu.
M. Bouteflika dirige l’Algérie depuis dix-sept ans. Il a été élu pour un 4e mandat en 2014, un an après l’AVC qui l’avait conduit à l’hôpital du Val-de-Grâce à Paris où il avait séjourné pendant 88 jours.