Le Polisario, un mensonge d’Etat algérien
Il est une vérité essentielle qui commence à fendre les armures et s’imposer à la lumière. Celle du grand mensonge d’Etat qu’entretient l’appareil militaire Algérien sur le Sahara marocain. Quelques craquements et quelques fissures commencent à se voir au point où certaines commencent à ressembler à de grandes entailles. Le dernier en date, qui fait le bonheur de la toile marocaine, est l’éditorial du journal Al Khabar dans lequel l’auteur, saisi par une lancinante lucidité, se lance dans une comparaison entre les performances économiques et politiques entre les deux pays. L’article porte ce titre qui en dit long sur le malaise algérien sur le sujet : » Majesté, si seulement vous nous adoptiez ? ».
Par Mustapha Tossa
Cette prise de conscience s’accompagne aussi par une ouverture progressive des opinions et des esprits sur un grand mensonge de l’Etat algérien sur le Polisario et les séparatistes sahraouis. Longtemps considéré comme un des grands tabous hermétiquement verrouillé de la politique algérienne, les langues commencent à se délier aujourd’hui et s’interroger publiquement et avec plus de liberté sur "cette cause" artificiellement entretenue par le pouvoir algérien. Et l’essence même de ces interrogations peut se résumer de cette manière : "Le Polisario coûte cher au budget algérien pour une perspective nulle et politiquement irréalisable".
Ce changement sur le Polisario qui frémit dans l’opinion algérienne, on le doit essentiellement à trois facteurs. Le premier est l’attitude du Maroc qui se comporte de manière naturelle dans son Sahara, ne laissant aucun doute sur sa détermination et sa conviction. La récente tournée du roi Mohammed VI avec la tenue d’un Conseil des ministres à Laâyoune et Dakhla et les annonces de projets économiques gigantesques a fini par dessiller le regard de nombreux algériens sur cette réalité maghrébine telle qu’elle se vit par ces acteurs et non telle qu’elle est perçue à travers le fantasme séparatiste sahraoui servi par une machine de guerre et de propagande à des générations d’Algériens.
Le second élément qui peut expliquer ce début de prise de conscience est la chute des rentrées énergétiques algériennes qui oblige à s’interroger sur les dépenses superflues. Gâté par la nature avec un sous-sol riche en gaz et en pétrole, la machine algérienne a longtemps acheté la paix sociale et les fidélités, imposant une ligne de conduite uniforme et un cri de guerre permanent à l’encontre de tout ce qui est marocain. Aujourd’hui alors que l’heure de la disette pointe son nez en Algérie, "les investissements "dit "politique" comme le soutien financier aux séparatistes du Polisario commence à être interrogé avec plus au moins de pertinence. Et quand on rajoute à cela que "la cause" du Polisario n’a jamais été populaire en Algérie, les ingrédients semblent réunis pour espérer le début d’un réalisme politique algérien sur la question.
Le troisième élément qui favorise cette interrogation et son irruption dans le débat publique algérien est l’atmosphère "guerre de succession" qui marque la vie politique autour Abdelaziz Bouteflika. Dans la recherche d’un successeur qui reprendra le manche présidentiel, des écuries se livrent à d’impitoyables affrontements souterrains dont une des grandes conséquences pourrait être la remise en cause du dogme séparatiste sahraoui et de l’animosité à l’égard du Maroc;
En attendant ce grand moment, la machine à agresser le Maroc fonctionne toujours à plein régime. Elle vient de s’illustrer par deux faits significatifs. Le premier concerne le brouillage médiatique et la désinformation sur la tenue du Forum Crans Montana via des allégations attribuées à l’Unesco par certains médias algériens, vite démenties par l’organisation onusienne. Le second est cette sortie hallucinante contre la nomination en France d’Audrey Azoulay au poste de ministre de la Culture et de la Communication sous prétexte que cela "renforce la collusion entre Paris et Rabat contre Alger". Certains ont perçu ces démarches comme aussi insignifiantes que politiquement pitoyables. Car quand on est acculé à racler ce genre d’arguments, c’est que la boîte à munitions est désespérément vide.