Présidé par le président mauritanien, M. Mohamed Ould Abdel Aziz, le groupe des Chefs d’Etat africains s’est réuni la semaine dernière à Nouakchott après une première rencontre le 20 février, pour débattre d’une solution à la crise née du scrutin contesté de novembre dernier opposant Laurent Gbagbo et Alassane Ouattara, reconnu président élu par la communauté internationale.
Formé de Jacob Zuma (Afrique du Sud), Jakaya Kikwete (Tanzanie), Idriss Deby Itno (Tchad) et Blaise Compaoré (Burkina Faso), le panel a appelé, samedi dernier, a l’arrêt immédiat des affrontements, après une nette escalade de la violence entre les camps Gbagbou et Ouatara.
Plus de cinquante personnes ont trouvé la mort dans des violences entre le 24 février et le 3 mars, portant à au moins 365 le nombre de tués depuis fin 2010, selon un bilan de la mission de l’ONU en Côte d’Ivoire (Onuci).
Sur le front économique de cette confrontation, Gbagbo a annoncé, lundi, la prise de contrôle par l’Etat de la filière du cacao. Le président sortant tente ainsi de contrer la paralysie de la filière cacao, entraînée en particulier par les sanctions de l’Union européenne, notamment l’embargo sur les ports d’Abidjan et de San Pedro, premières plateformes d’exportation de cacao au monde.
M. Ouattara avait également ordonné, fin janvier, l’arrêt des exportations de cacao, qui représente avec le café près de 40 % des recettes d’exportations de la Côte d’Ivoire et près 20 % de son PIB.
Le panel des Chefs d’Etat avait été créé en marge du dernier sommet de l’UA fin janvier à Addis Abeba. Il a été mandaté par l’Organisation africaine pour rendre des décisions contraignantes concernant la crise ivoirienne à la fin du mois de février. Son mandat a été prolongé d’un mois.